- Alpes de Haute-Provence -
Tout est-il mis en œuvre dans les Alpes de Haute-Provence pour protéger l’élevage ? Alors que le nombre de troupeaux victimes du loup est en augmentation par rapport à l’année dernière, alors que des tirs de prélèvement sont en vigueur, aucun canidé n’a été abattu depuis cet été. Contrairement aux voisins haut-alpins : sur les 25 canidés tués, sept ont été tirés dans le 05. Et au sein des lieutenants de louveterie, on s’accorde à dire que les moyens ne sont pas au rendez-vous.
Le loup, du statut de « nuisible » à « protégé »
Leur existence a plus de 1.200 ans. C’est en 813, sous Charlemagne, que les « Luparii » voient le jour, les louvetiers. À cette époque, l’institution du Corps de la Louveterie est chargée exclusivement d’éradiquer les nuisibles, et en particulier le loup considéré comme le plus nuisible de tous.
Depuis, le canidé a quitté ce statut pour appartenir aux espèces protégées par différents textes, notamment la Convention de Berne et la Directive Habitats Faune Flore. Toutefois, face aux attaques de l’animal sur les troupeaux d’éleveurs, chaque année, la France définit un quota de prélèvement. Un plafond qui a été réévalué et est passé successivement de 12 à 36, puis de 36 à 38. Avant que le nouveau gouvernement ne le rehausse une nouvelle fois en juillet dernier à 40 loups pouvant être prélevés jusqu’en 2018 sous l’action des lieutenants de louveterie. C’est eux qui procèdent, sous l’autorité préfectorale, à des opérations ponctuelles sur des secteurs à pression de prédation.
Alpes du Sud : les moyens divergent
Aujourd’hui, ils sont 23 dans les Hautes-Alpes mais uniquement 16 dans les Alpes de Haute-Provence avec un poste toujours vacant, "la 17ème circonscription est en cours de recrutement", précisde la préfecture. 16, alors que le nombre de victimes indemnisées après une attaque de loup est estimé à plus de 960, contre 650 dans les Hautes-Alpes.
Autre constat : alors que trois tirs de prélèvement renforcé sont toujours en vigueur dans le 04 (secteurs du Verdon, de l'Ubaye et d'Allos), aucun canidé n’a été abattu depuis le mois de juillet, contre sept pour les voisins haut-alpins. La faute au manque de moyens pour Gérard Autric, président des lieutenants de louveterie dans les Alpes de Haute-Provence.
« Nous sommes les parents pauvres », G. Autric
Si les Hautes-Alpes peuvent compter sur 2 amplificateurs de lumière permettant d’effectuer des tirs la nuit et 4 caméras thermiques financées par le Département, la réserve parlementaire de Joël Giraud et la DDT, le 04 en est totalement dépourvu.