Alpes de Haute-Provence : affaire Ginet, la fédération LR fait un choix à minima, et lui retire son soutien

POLITIQUE / Comment répondre aux propos de Sébastien Ginet, candidat aux législatives et président d’une fédération aux abois, qui n’est plus porté que par deux délégués de circonscriptions et un secrétaire départemental adjoint ?

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Un choix à minima et pour cause, la fédération Les Républicains dans les Alpes de Haute-Provence, est à une encablure d’être une coquille vide : plus de secrétaire départemental, depuis la démission d’Éliane Barreille, de grands élus qui se confondent dans un mutisme coupable et aujourd’hui un président, Sébastien Ginet, lâché par sa base suite à « l’affaire Ginet ». Un président largement élu par les militants et qui ne peut être destitué par sa fédération, tenue aujourd’hui seulement par un secrétaire départemental adjoint et deux délégués de circonscription.

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Condamnation ferme « des propos et des agissements du candidat Ginet »

Réunis ce jeudi soir en comité de circonscription à Villeneuve, ils ne sont pas nombreux chez Les Républicains à avoir pris leurs responsabilités : ni les conseillers départementaux, ni les conseillers régionaux (à l’exception de David Géhant arrivé en fin de réunion), ni les élus de grandes villes n’étaient présents. Alors, sous la présidence des délégués de circonscriptions du département, Camille Galtier et Romaric Giacomino, en compagnie des quelques courageux présents, la fédération n’aura pu qu’acter une situation qui plonge à nouveau le Parti vers les tréfonds de la politique.

Alors les membres de la Fédération présents « constatent, avec regret, la polémique et ses conséquences issues des propos de Sébastien Ginet », des propos qui « jettent le discrédit sur sa candidature et sur le mouvement. De fait La Fédération des Alpes de Haute-Provence refuse de cautionner les propos et les excuses de son président. »

 

« La Fédération n’apporte plus son soutien à la candidature de Sébastien Ginet »

 

Prenant acte de « leur absence de pouvoir disciplinaire vis-à-vis du Président de la Fédération ainsi que de l’impossibilité juridique et statutaire du retrait d’investiture », les membres du comité départemental appellent les sympathisants de la droite républicaine et du centre « à voter pour leurs valeurs les 11 et 18 juin. »

De leurs côtés l'UDI et le Parti Radical, par la voix d'Henri Couilliot, partenaire de Les Républicains dans cette campagne « prennent acte de la position légitime de LR. »

Il reste maintenant aux instances nationales « à apporter une clarification » si Sébastien Ginet ne prend pas « ses responsabilités en tirant les conséquences de ses actes. »  Des instances nationales qui pourraient recevoir cette demande, si ce n’est par la fédération, par le président et le 1èr vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Renaud Muselier et Christian Estrosi se seraient emparés du dossier. Ces derniers selon nos informations « ne digèrent pas le comportement de Sébastien Ginet. »

 

Vers une fin politique loin d’être acquise pour Sébastien  Ginet

À cette heure, le président de la fédération est protégé par son statut d’élu acquis lors des élections à la présidence du parti par quelques 250 militants. « Aujourd’hui, on ne peut rien faire », nous indique un élu, qui constate « qu’à part la force de persuasion collective, Sébastien Ginet est seul maitre de son avenir. » Un élu qui semble loin de vouloir lâcher la barre, car comme il l’indiquait chez nos confrères de La Provence, ce mercredi, il restera candidat.

En revanche, la fédération peut s’appuyer sur le courrier de Christian Estrosi, qui demandait lors de l’entre-deux-tours de la Présidentielle, l’exclusion de Sébastien Ginet suite à ses positions en faveur du FN contre Emmanuel Macron. Car si Paris décide de l’exclusion du parti pour ce motif, Sébastien Ginet perdra automatiquement son poste de président.

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Sinon ? « ça peut durer des mois » déplore un autre élu LR du département, « surtout si le parti se prend une gifle aux législatives (…). Le parti sera alors aux abois et les Alpes de Haute-Provence leur paraitront bien loin… »

 

Sébastien Ginet pas encore officiellement déchu, Eddy Denis propose sa candidature à la future présidence

Absent de la réunion, le conseiller national LR, Eddy Denis, pousse la porte de l’opportunité pour se placer en vue des prochaines élections internes, alors même que le comité départemental avait fait un appel à la retenue sur d'éventuelles velléités personnelles.

« Notre fédération est malade et ne pourra se soigner qu'avec valeurs et sérénité comme remèdes. Il n'y a désormais plus de place pour tergiverser, plus de place pour faire passer les égos avant la reconstruction (…) Aujourd'hui, devant les épreuves que nous traversons, devant le risque de guerres fratricides, je me sens l'âme et la force d'être l'homme de la reconstruction. C'est pourquoi je vous annonce que je serai candidat à la présidence de notre mouvement dès lors que de prochaines élections seront programmées. »