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Alpes de Haute-Provence : présidentielle, si le FN l’emporte, le département reste à gauche, mais offre un soufflet au PS

POLITIQUE / Arrivé en cinquième position, le Parti Socialiste est sur le point de disparaitre, quand Emmanuel Macron n’obtient que la troisième place, devant une droite qui devra encore digérer une déconvenue.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Avec une baisse de 2,24% par rapport à 2012, les électeurs étaient 80,79% à s’être déplacés pour glisser majoritairement le bulletin Marine Le Pen ce dimanche 23 avril. Avec un score de 24,53%, la candidate FN est arrivée en tête pour le premier tour de l’élection présidentielle et accroît son score de 2012 de près de 4% (20,71%). Un score, une nouvelle fois, réalisé principalement grâce à la seule personnalité de la candidate du FN, plus que par des relais locaux, encore peu structurés et peu présents sur l’ensemble du territoire.

 

 

Marine Le Pen (FN)
 
24,53% (24.463 voix)

 

Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise)

22,51% (22.448 voix)

 

Emmanuel Macron (En Marche !)

20,2% (19.960 voix)

 

Benoît Hamon (PS)

5% (4.983 voix)

 

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France)

4,87% (4.860 voix)

 

Jean Lassalle (Un Berger à l'Élysée)

1,73% (1.721 voix)

 

Philippe Poutou (NPA)
 
1,18% (1.178 voix)
 

 

François Asselineau (Union Populaire Républicaine)

0,93% (932 voix)

 

Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière)

0,52% (521 voix)

 

Jacques Cheminade (Solidarité et progrès)
 
0,21 % (205 voix)

 

En savoir plus >>> Les résultats définitifs commune par commune dans les Alpes de Haute-Provence sont ici

 

Une claque pour le PS

Le tout premier enseignement de ce scrutin réside dans le score du PS. Ainsi, Benoît Hamon ne récolte que 5% des voix, talonné de près par Debout La France (4,87%). Un naufrage pour un Parti Socialiste qui aura vu ses scores électoraux et sa place politique se réduire comme peau de chagrin au fil des scrutins. Aujourd’hui, la principale force de gauche dans le département se nomme La France Insoumise. Arrivé en seconde place (22,51%), le mouvement de Jean-Luc Mélenchon se présente en position de force pour être le chef de fil d’une nouvelle proposition politique à gauche, laissant sur le bord de la route le PS, mais aussi EELV avec une place de choix pour négocier le 4ème tour de la présidentielle, lors des législatives de juin face aux candidats PCF déjà investis.

Quant au PS, lors du soir du premier tour, silence radio… Il faudra au moins une nuit pour digérer et trouver quelques éléments de langage appropriés. Notez, tout de même, que la secrétaire fédérale du Parti Socialiste, Paola Valenti, sera l’invitée d’Au Bout de l’Actu ce lundi soir à 18h.

 

Christophe Castaner, l’homme fort qui n’aura pas suffisamment convaincu

Sur le plan national, c’est évidemment une victoire pour celui qui aura très tôt rejoint le candidat d’En Marche ! et a qui on prête déjà un poste de secrétaire d’État ou de ministre si Emmanuel Macron remporte le second tour de la présidentielle. Mais c’est aussi un désaveu dans son territoire pour le député-maire de Forcalquier, qui outre une troisième place dans le département se voit également réprouvé sur sa gauche.

En effet, dans la commune de Forcalquier, c’est Jean-Luc Mélenchon qui arrive en tête avec 26,98% des voix, contre 22,45% pour Emmanuel Macron. Les électeurs qui avaient largement porté Christophe Castaner lors de l'élection régionale de 2015 (42,96%, loin devant le FN avec 24,45% et devant LR 18,6), n’ont manifestement que peu gouté son virage avec Emmanuel Macron. Alors le voilà prévenu, pour sa campagne des législatives, si toutefois il poursuit sa campagne ( ? ), il devra compter avec les voix d’une gauche profondément anti-Macron.

 

Pas de vote caché pour F.Fillon

Nouvel échec pour la droite dans le département. Après les 18,1% de la droite aux régionales de 2015, lors du premier tour, François Fillon peine à faire mieux et récolte 20,71% des voix. Une nouvelle déroute, qui prouve que les électeurs du département n’auront pas cru aux discours des élus locaux, dont une grande partie avait fait son deuil de la victoire depuis longtemps. Pas de vote caché et le poids des affaires aura empêché François Fillon de réaliser le sursaut tant attendu, malgré un (petit) carré de fidèles qui y ont cru jusqu’au bout, quitte à frôler parfois le déni.

Si à la fin de l’année 2016, cette élection paraissait imperdable pour la droite, entre les affaires du candidat et les nouveaux remous politiques locaux de Les Républicains, tout cela n’aura fait qu’amplifier le champ de ruines d’un parti qui n’en a peut-être pas encore fini de creuser son trou.