- Alpes de Haute-Provence -
La semaine dernière, la Mutualité Française des Alpes de Haute-Provence organisait un débat : demain, pourra-t-on encore se soigner dans le département. Alors que la population a augmenté de 7,5% entre 2007 et 2016, le nombre de médecins a diminué de 6,1%. 657 professionnels sont inscrits au Conseil de l’Ordre dans le département, mais de moins en moins exercent en zone rurale.
Plus de Maisons de Santé
L’une des pistes pour amener la santé sur l’ensemble du territoire serait de continuer à développer la télémédecine, ou e-santé. Il faut aussi poursuivre la construction de Maisons de Santé pluridisciplinaire. « Aujourd’hui, les jeunes médecins ont appris à travailler en groupe. Ils ne peuvent pas envisager de se retrouver tout seuls, sans appui, loin de tout », affirme Jacky Comte, le président de la Mutualité Française 04. « Nos autorités, que ce soit l’ARS, le Conseil de l’Ordre, la Caisse Primaire, les élus, ont parfaitement pris conscience de ce problème et sont prêts à fournir tous les efforts. »
Enlever des actes aux médecins
Les Alpes de Haute-Provence compte 272 médecins généralistes. Un chiffre plutôt bon, puisqu’il y a 10,7 médecins pour 10.000 habitants. À titre de comparaison, on en compte 10,5 dans les Hautes-Alpes et 10,2 en moyenne régionale en PACA. On peut aussi comptabiliser 153 retraités, 31 remplaçants et 16 médecins inscrits, mais sans activité.
Ce sont les spécialistes, 185 actuellement, qui manque dans les Alpes de Haute-Provence. De fait, les délais d’attente sont de plus en plus longs, en plus des distances qui s’allongent pour les patients, faute de spécialistes en zones rurales. « On pourrait imaginer qu’un certain nombre de choses soient données à des paramédicaux », soumet Jacky Comte de la Mutualité Française. « Par exemple, le vaccin de la grippe pourrait être pratiqué par les pharmaciens. On peut imaginer aussi un certain nombre d’actes de bases réalisés par les orthoptistes et les opticiens. »
Une solution serait aussi, pour la Mutualité Française des Alpes de Haute-Provence, de développer les équipes médicales mobiles, pour renforcer l’offre en période touristique, ou dès que la situation impose une demande plus forte.
