- Alpes de Haute-Provence -

A l’occasion de la 2^ème journée nationale « Non au harcèlement » ce jeudi, le recteur académique d’Aix-Marseille s’est rendu au sein du groupe scolaire de L’Escale. Une école élémentaire qui a été concernée par un cas de harcèlement entre élèves. L’équipe éducative, avec l’aide de la direction académique des Alpes de Haute-Provence, a tenté de trouver des solutions.

Responsabiliser les enfants

Une élève prise pour cible par un groupe, moquée régulièrement, humiliée dans la cour de récréation ou dans les toilettes. Un cas de harcèlement pris au sérieux et que l’équipe de l’école de L’Escale ne veut pas voir se reproduire.

Après avoir sensibilisés les différents parents et les élèves concernés, des solutions plus larges ont été imaginées, pour que le harcèlement ne soit plus un fait au sein de l’école. Des règles ont été mises en place dans les endroits, où il risque d’y avoir des soucis de harcèlement. « Notamment les toilettes, où on a mis un règlement particulier, pour éviter qu’il y ait trop d’enfants en même temps », détaille Sabine Baak, la directrice de l’établissement. « On a aussi mis en place des conseils d’élèves et des conseils de délégués, pour que les enfants créent aussi leurs règles ». Car, la solution envisagée est, en partie, de responsabiliser les enfants, pour imposer le respect. « Il faut éviter que les enfants se comparent ».

De la philosophie dès la maternelle

Des jeux ont aussi été imaginés, pour favoriser le travail entre élèves, la collaboration, l’entraide, la mise en valeur. Et puis, une action plutôt originale : des débats philosophiques. « La question du jour, c’était pourquoi se parle-t-on et la majorité des réponses était pour communiquer, pour s’exprimer, pour dire ce qu’on a sur le cœur, pour apprendre », raconte Catherine Garrett, conseillère pédagogique sur la circonscription de Sisteron-Sud. Elle forme les enseignants à cette nouvelle pratique de prévention.

Dans toutes les classes de l’école de L’Escale, les élèves participent à ces temps de débats. On n’y parle pas de vie privée, de situation personnelle et on ne cite personne. Des règles essentielles pour libérer la parole et pour que les enfants puissent exprimer ce qu’ils pensent et pensent ce qu’ils disent. « Si on garde tout pour soi, on sera encore plus mal », confie une élève. Les enfants parlent s’ils veulent, réunis tous en cercle pour se voir. Un bâton de parole circule entre eux, pour que la parole de chacun soit respectée. Certains écrivent et d’autres dessinent pendant ce temps-là.

Un bon climat scolaire essentiel

Toutes ces actions vont dans le sens du Ministère de l’Éducation Nationale, qui souhaite travailler à l’amélioration du climat scolaire. Bernard Beigner, recteur d’Aix-Marseille, a salué le travail mis en place dans cette école de L’Escale. « Il y a deux règles d’or. D’abord, qu’un enfant puisse vraiment exprimer tout ce qu’il peut ressentir. C’est capital. La deuxième chose, c’est le travail en commun. C’est entre les élèves, bien sûr, les enseignants, les éducateurs et les parents. Les parents ont un rôle très important, parce qu’ils peuvent apporter des données que l’école n’a pas et en même temps ils peuvent relayer le travail que fait l’école. » Lutter contre le harcèlement, un enjeu de tous les acteurs, à la maison comme à l’école, pour un mieux vivre ensemble.

Le recteur qui s’est aussi rendu au collège Maria Borrély de Digne-les-Bains, où des élèves ont réalisé un clip vidéo pour le concours national « Non au harcèlement ».