- Alpes de Haute-Provence -

« La biodiversité est le tissu du vivant », selon Barbara Pompili. Mais aussi le tissu économique, c’est en tout cas comme cela que le voit aujourd’hui Barcelonnette. La capitale de l’Ubaye est candidate pour appartenir au Parc National du Mercantour, un processus d’adhésion qui est désormais facilité par la loi sur la Biodiversité. En effet, une seule enquête publique suffit désormais pour autoriser l’entrée d’une commune dans un parc.

Parc National et développement économique, deux sujets complémentaires

Barbara Pompili, la Secrétaire d’État en charge de la biodiversité, est venue saluer les élus de l’Ubaye. Et soutenir que développement économique et appartenance à un Parc n’était pas antinomique. C’est aussi l’avis de Christophe Viret, directeur du Parc National du Mercantour, « la qualité d’un cœur de Parc peut être une locomotive du développement économique, pour développer des activités touristiques et écotouristiques. Cela peut amener à Barcelonnette un renforcement de sa vocation touristique et de destination de montagne ».

Mais une interrogation a été posée par les élus de l’Ubaye, au sujet des financements. Les subventions étant en diminution, les budgets du Parc deviennent aujourd’hui limités. Le Parc a donc candidaté au programme européen Alcotra pour bénéficier dans les trois ou quatre ans de 10 à 12 millions d’euros, qui pourront être réintégrés dans des projets. Notamment dans celui de la Maison de la Nature qui doit s’implanter dans l’actuel Marché Couvert à Barcelonnette. « Nous avons demandé à ce que le Parc prenne en charge une bonne part de l’aménagement et du mobilier », explique sur Alpes 1 Pierre Martin Charpenel, maire de Barcelonnette.

Barbara Pompili a également annoncé sur Alpes 1 que 150.000 euros allaient être débloqués par l’État pour installer de nouvelles cabanes d’alpage dans les parcs nationaux en France.

Loup, y es-tu ?

La Ministre de la biodiversité a tenu à souligner l’importance de l’appartenance à un Parc National, notamment en matière de développement économique. « Économie et écologie sont compatibles, c’est dans l’intérêt de Barcelonnette de développer une économie touristique et une économie tournée vers la protection de la nature ». Barbara Pompili qui était également attendue sur le sujet du loup, Pierre Martin Charpenel le maire de la ville l’a d’ailleurs interpellé à ce sujet : « dans la biodiversité, je mets aussi le berger, ne l’oubliez pas Madame la Ministre ». Un sujet « complexe » comme l’a constaté Barbara Pompili, qui veut trouver un point d’équilibre entre le canidé et l’élevage à grand coup d’études. « Il ne faut pas céder au simplisme et à l’idéologie, il faut dialoguer », a expliqué au micro Alpes 1 la Ministre, qui met en avant une stratégie « de long terme » actuellement en place à Paris. Une analyse scientifique en cours pour savoir « où est le loup, combien de meutes, comment les prédateurs se répandent ? ». Une analyse scientifique qui doit livrer ses premiers résultats dans six mois et qui doit déboucher sur un plan d’action « durable » selon Barbara Pompili.

Mais à  la question de sortir le prédateur de la Convention de Berne et de son statut d’espèce protégée, comme l’a demandé à l’Europe Ségolène Royal, la Ministre de l’Ecologie, la gêne gagne la réponse de Barbara Pompili. Qui répond à nouveau par une étude complémentaire menée, et dont l’approche se veut non plus scientifique mais sociologique. « Tant qu’on n’a pas d’éléments concrets pour savoir où en sont les populations de loups, c’est compliqué d’arriver à une conclusion. Attendons les conclusions des scientifiques qui sont pour moi les seules valables car on sort une nouvelle fois du fantasme ».