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Alpes de Haute-Provence : législatives 2017, « je suis le candidat de la société civile»

POLITIQUE / Patrice Auzet se lance dans la course à la candidature pour Les Républicains dans la 2ème circonscription pour les législatives de 2017 et s’oppose au président de son parti, Sébastien Ginet.

 

-Alpes de Haute-Provence-

Sébastien Ginet, président de Les Républicains dans les Alpes de Haute-Provence, se voyait partir seul à la conquête de l’investiture de son parti pour les législatives de 2017 afin d’affronter le député socialiste sortant, Christophe Castaner. Voici une annonce qui vient troubler un plan écrit d’avance, avec la candidature de Patrice Auzet.

Fraichement adhérent au parti, Patrice Auzet souhaite opposer à une candidature «d’étiquette porteuse d’un message national» représentée par Sébastien Ginet, son ambition d’ « une candidature citoyenne porteuse de valeurs de travail et de valeurs locales. »

 

Une candidature « les pieds sur terre » face à une candidature  de parti

C’est ainsi que pourrait se résumer le positionnement de Patrice Auzet face à son premier adversaire en vue des législatives de 2017, Sébastien Ginet. Même parti, mais pas la même approche, avec dès le départ la volonté de mettre en avant des faiblesses souvent opposées à la candidature du président de Les Républicains : sa jeunesse et son manque d’expérience dans le monde du travail. « J’ai été salarié puis employeur pendant plus de 28 ans, et aujourd’hui j’ai envie de porter ces valeurs de travail devant les électeurs de la 2ème circonscription », argumente celui-ci.

Alors « une adhésion d’opportunisme ? » comme le laissent entendre les opposants à ces candidatures « sorties du chapeau à la dernière minute ». A l’image de l’autre candidat LR estampillé  « société civile » dans la 2ème circonscription Bruno Bourjac ? « Je n’ai pas l’impression d’être opportuniste, je suis simplement là pour représenter la société civile (…)  je suis un homme de droite, porteur de la valeur du travail », balaye d’un revers le candidat.

Quant à savoir si la droite d’aujourd’hui rime avec libéralisme de demain, Patrice Auzet estime que le marché « s’est libéralisé de lui-même (…) aujourd’hui soit on va contre, soit on essaie de l’accompagner en évitant les déviances de cette libération (…). Aller contre cet état de fait, c’est devenir rétrograde et ralentir l’ensemble de la société. »

 

Une entreprise hasardeuse pour un inconnu à quelques semaines de l’investiture.

Si personne ne sait encore quand la commission d’investiture de Les Républicains donnera sa liste de candidats, certaines sources envisagent une accélération du processus avec la date du 21 juin ou du 2 juillet. Une tactique politique souhaitée par Nicolas Sarkozy, mais rejetée par les autres candidats à la primaire de la droite, qui souhaitent que les investitures soient données après les primaires (les 20 et 27 novembre 2016).

Reste donc à Patrice Auzet, inconnu des électeurs, à rentrer très vite en campagne pour faire connaitre ses propositions sur une circonscription qui court de Corbières à l’Ubaye en passant par Sisteron. La Citadelle, une nouvelle fois cité clé en matière de soutiens et d’accélérateur de notoriété avec la voix de son maire (et ancien député sarkozyste), Daniel Spagnou. Celui-ci, selon nos sources, aurait déjà fait la promesse à Sébastien Ginet de le soutenir.

 

Bio express :

À 52 ans, ce petit-fils d’agriculteur, et père de deux enfants issus d’une famille recomposée, a construit sa carrière professionnelle en tant qu’ingénieur dans l’industrie nucléaire. Manosquin d’origine, il a quitté le territoire de nombreuses années pour développer un bureau d’études, qui fut racheté par la suite par une grande entreprise, lui permettant depuis deux ans de recoller au territoire et à la vie politique locale. Au point de s’inscrire à Sciences Po (Aix-en Provence) et d’obtenir son Master en science politique cette année.

Une candidature citoyenne ? Et pour cause, sa seule expérience politique est la participation aux élections municipales de Manosque en 1995. Et pour en savoir plus sur ses orientations politiques, ne lui demandez pas qui sont ses références, il ne vous répondra pas. Au mieux il vous parlera de Jean Cabane maire (UDF) de Manosque de 1971 à 1977 et de 1980 à 1988. « Un homme qui a su adapter sa politique et créer une vraie croissance pour Manosque », lâche le candidat arguant que s’approprier un héritage, c’est le risque de se « laisser enfermer dans un schéma préétabli ». Pour autant, son choix pour les présidentielles est fait, ce sera Alain Juppé : « il faut un candidat qui saura unir les forces en ayant le courage de sauver la France sans penser à sa réélection ».

Patrice Auzet au micro d'Alpes 1 :