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Alpes de Haute-Provence : Sisteron lutte contre les violences conjugales

SOCIÉTÉ / A Sisteron, un comité pour prévenir ces violences s’est mis en place en septembre dernier. Ses premières actions ont été dévoilées ce vendredi.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

370 personnes victimes de violences conjugales en 2015 dans les Alpes de Haute-Provence, une cinquantaine sur le Sisteronais. Un recensement incomplet car bon nombre de victimes n’osent pas en parler, que ce soit aux forces de l’ordre ou aux associations. A Sisteron, un comité pour prévenir ces violences s’est donc mis en place en septembre dernier. Ses premières actions ont été dévoilées ce vendredi.

 

Une priorité nationale, mais aussi locale

La ville de Sisteron fait figure d’exemple dans les Alpes du Sud. Alors que seules les communes de plus de 10.000 habitants y sont légalement obligées, la cité de Paul Arène a mis en place un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. Un conseil qui a décidé de s’attaquer au problème des violences conjugales et intrafamiliales en septembre 2015. C’est aussi la priorité n°2 du plan national contre la délinquance 2013-2017. « C’est un véritable fléau. C’est un véritable phénomène d’ampleur », indique sur Alpes 1 Maklouf Rabhi, le délégué à l’égalité homme/femme à la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, la DDCSPP 04. « Ça a été, très longtemps, un sujet tabou. Ces dernières années, il y a eu une véritable volonté de tous les gouvernements successifs de lutter contre ».

 

Frappées, des victimes se taisent

Des violences qui ont fait, a minima, 370 victimes en 2015. « Au-delà, il y a tout un tas de victimes qui ne se déclarent pas. On estime, d’après une étude nationale, à une femme sur dix qui est, qui a été, ou qui sera victime de violences conjugales et/ou intrafamiliales durant son existence », précise Géraldine Lafond qui dirige le CIDFF 04, le Centre d'information sur les droits des femmes et des familles. C’est l’un des nombreux partenaires de ce comité pour la prévention des violences conjugales et intrafamiliales.

 

Le comité est composé de la Prévention judiciaire de la jeunesse (PJJ), la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), la Gendarmerie, la Police municipale, les pompiers, le service des urgences de Sisteron, la cité scolaire Paul Arène, le centre médico-social, le Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), l’Association pour la médiation et l’aide aux victimes (AMAV) et l’association contre la maltraitance des personnes âgées et vulnérables (ALMALPES).

 

Former les professionnels pour mieux détecter les violences

Ce réseau de partenaires, qui forme ce comité de prévention, va coordonner des actions communes, pour mieux prévenir, mieux encadrer et mieux accompagner les victimes. Des formations seront ainsi délivrées à tous les professionnels concernés, pour mieux détecter les phénomènes de violence. « Au plus il y aura de professionnels formés, et notamment, les professionnels qui interviennent au domicile, au plus on pourra proposer aux victimes un accompagnement adapté », assure sur Alpes 1 Géraldine Lafond du CIDFF 04.

Pour faire connaitre ce comité, les différents partenaires ont édité un répertoire de contacts à connaitre. Il est dédié aux professionnels de santé principalement. Pour le grand public, des dépliants ont été déposés dans les lieux publics et les chez les professionnels de santé. Ils donnent les numéros nationaux d’urgence, dont notamment le 3919.

 

 

Un suivi régulier des victimes

En créant ce comité pour la prévention des violences conjugales et intrafamiliales, la ville de Sisteron veut améliorer la détection, la prise en charge, mais aussi et surtout le suivi des victimes, jusqu’à bien après une éventuelle décision judiciaire. « Je crois qu’il est important pour cette thématique et pour les gens qui en sont victimes de savoir que sur du long cours ils peuvent nous interpeller, s’appuyer sur nous, sur nos compétences », insiste Karima Gully, maire adjointe à la prévention et la santé à Sisteron.