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Alpes de Haute-Provence : l’hôpital de Digne défend sa maternité et sa collaboration avec Aix

SANTÉ / Suite à l’article d’Alpes 1 sur les difficultés de fusion entre les hôpitaux de Digne-les-Bains et Manosque, le directeur délégué de l’hôpital de Digne Richard Lamouroux a souhaité apporter quelques précisions.

 

-Alpes de Haute-Provence-

En réponse à notre article sur les difficultés de fusion entre les hôpitaux de Digne-les-Bains et Manosque, le directeur délégué de l’hôpital de Digne, Richard Lamouroux a souhaité apporter quelques précisions sur l’état de santé de la maternité et du partenariat avec l’hôpital d’Aix-en-Provence.

 

« La maternité de Digne-les-Bains n’est en aucun cas menacée »

Parmi les témoignages recueillis par Alpes 1, certains s’inquiétaient de l’avenir de la maternité annonçant que « si Digne ne fusionne pas avec Manosque dans très peu de temps, l’hôpital pourra dire au revoir à sa maternité ».

Affirmation que réfute le directeur délégué de l’établissement : « la maternité de l’hôpital ne rencontre pas de difficulté de fonctionnement particulière et enregistre un nombre d’accouchements stable. Le maintien de cette maternité est soutenu par le ministère de la santé et appuyé par l’ARS. La maternité est un atout pour l’hôpital de Digne et pour les populations dispersées du territoire. Celle-ci n’est en aucun cas menacée ».

 

« Pas de difficulté de fonctionnement particulière et un nombre d’accouchements stable »

Pour autant la maternité de Digne-les-Bains avait obtenu une subvention de 450.000 euros en janvier 2015 de la part de l’État afin de répondre à un déficit de 800.000 euros. D’autre part, si en 2010 la maternité affichait environ 540 naissances en un an, en 2014 celle-ci n’affichait plus que 401 accouchements selon les chiffres de la Haute Autorité de Santé (HAS). Un chiffre loin de la moyenne nationale qui est de 1495 accouchements par an.

Des chiffres à mettre en perspective avec une réalité de territoire, où la population dignoise, notamment jeune, a diminué fortement à cause du manque d’emplois provoqué par la réduction drastique des emplois publics. Une réalité corroborée par le choix du maire de Digne, Patricia Granet, de parier sur le développement économique de la ville à travers la « silver économie », autrement dit l'économie au service des personnes âgées.

Enfin dans un rapport d’information du Sénat, daté du 1er janvier 2015, il est rappelé que  certaines maternités « dont Digne se situe en secteur alpin, réalisent peu d’accouchements, mais leur maintien semble dicté par une logique d’aménagement du territoire ». Une conclusion qui n’est pas sans rappeler le besoin dicté par la création du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) avec Manosque qui de son côté réalisait en 2014, 814 accouchements.

 

« Le partenariat actuel entre l’hôpital de Digne et d’Aix a pour vocation de développer des activités »

Autre réponse apportée par le directeur délégué de l’hôpital de Digne, sur le lien que tient à garder l’hôpital de Digne avec celui d’Aix, dénoncé dans notre article comme étant à la défaveur de Manosque :

« Le partenariat actuel entre l’hôpital de Digne et Aix a pour vocation de développer des activités hospitalière spécifiques qui n’existent pas sur le département tel que l’urologie, la neurologie ou l’hématologie et ceci afin de répondre au mieux aux besoins de la population. Cette collaboration a pour objet de garantir, développer et améliorer l’accès aux soins dans le département et donc d’éviter au maximum les transferts de patients dans un sens comme dans l’autres. L’amélioration de cette offre locale permettra d’éviter les déplacements inutiles et couteux et favorisera le développement,t de l’activité des établissements sanitaires du département ».

Si tous les arguments de Richard Lamouroux sont plus que valables et vont dans le sens de la définition des GHT,  celui-ci ne défend que les intérêts de l’hôpital de Digne en excluant celui de Manosque, tout en étant partial. En effet dans le cas du neurologue, il n’est à Digne qu’une demi-journée tous les 15 jours.

D’autre part si l’hôpital de Digne assure son propre maintien à travers le renfort de l’hôpital d’Aix, a contrario l’effet souhaité par la GHT consiste à rendre plus forts les hôpitaux d’un même département, afin d’être indépendants et ainsi renforcer leur attractivité médicale auprès des spécialistes. Un élément absent de l’argumentaire de Richard Lamouroux, et qui tend à conclure que dans son schéma de développement, l’établissement de Manosque est laissé de côté.

D’autre part une autre question se pose, si l’apport de l’hôpital d’Aix était si important, comment se fait il que Digne, sous direction aixoise depuis 3 ans, continue à creuser son déficit, qui s’élève à plusieurs millions d’euros ?  Donc, à la question « pourquoi un blocage ? », la réponse reviendrait à dire, à travers ces arguments, que Digne défendrait d’abord ses propres intérêts, avant l’intérêt collectif que représente la création du GHT dans les Alpes de Haute-Provence.