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Alpes de Haute-Provence : crash de l'A320, "depuis le drame, j'ai accueilli 600 personnes"

CRASH A320 / Suite de la série de portrait de ces habitants des Alpes de Haute-Provence qui se sont mobilisés lors du drame aérien du 24 mars 2015.

 

- Alpes de Haute-Provence -

Alors que ce jeu-di marquera le triste premier anniversaire du crash de l’A320 dans le massif des Trois Evêchés, ayant fait 150 victimes, parmi elles, le copilote Andreas Lubitz auteur de ce drame, Alpes 1 poursuit sa série sur ces habitants du département qui ont choisi, à l’heure de la catastrophe, de rester pour aider ces familles. Portrait de Joëlle.

 

« Le jour du crash, j’ai ressenti une appréhension »

Joëlle vit depuis toujours au Vernet, mais ce 24 mars 2015, elle ressent une étrange appréhension. Quelques minutes après le drame, « je me suis dit qu’il y avait plus de décédés dans nos montagnes que d’habitants au Vernet ». Alors le village commence à s’organiser, « il fallait qu'on se prépare pour les accueillir et les aider à surmonter leur détresse ».

 

Depuis un an, 600 personnes se sont succédées chez Joëlle

Depuis le drame aérien, Joël a tenu un registre, « j'ai commencé à noter leurs noms, leurs prénoms pour m'en souvenir. Au final, je n’en ai même pas besoin, alors que j'ai quand même vu plus de 600 personnes ».

Très vite, Joël fédère des habitants autour d'elle pour accueillir dignement ces familles, malgré l’absence de préparation, « on a vu beaucoup d'amis, de familles des victimes venir, notamment pour les anniversaires des proches ». Et face à la détresse de ces proches, c’est tout un village qui est resté le plus naturel possible, « nous n’avons pas fait de cinéma. On les a emmenés dans la montagne, ou encore se baigner, on a fait de la soupe au pistou. La foi et l'engouement ne se sont jamais arrêtés ».

Malgré la proximité géographique du drame, Joëlle a toujours refusé d’absorber la douleur des gens, d’entrer dans leur chagrin, « sinon, nous n’aurions pas réussi à nous protéger ». Quant à cette cérémonie du 24 mars, pour elle, cela représente une « continuité dans le temps, parce que l’on sait que ça durera encore longtemps ».

 

Rencontre entre Joëlle et Olivier Milleville :