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Alpes de Haute-Provence : À quoi jouent les frondeurs du PS ?

POLITIQUE / Université d’été du PS et appel au respect dans le parti, Manuel Valls n’a pas été entendu par les frondeurs dans les Alpes de Haute-Provence, qui ont tiré à boulet rouge. Alors pourquoi rester au PS dans ces conditions ?


Alpes de Haute-Provence – Fin juillet, deux des frondeurs du Parti Socialiste dans les Alpes de Haute-Provence, Franck Parra (ex-secrétaire fédéral de section PS de Manosque), et Michel d’Angelo (ex-candidat du parti aux élections municipales de Manosque, aujourd’hui élu d’opposition à la ville et à l’agglomération), déploraient leur mise à l’écart de réunions publiques du parti. Appelant même  la fédération à faire un choix, « si le parti ne veut plus de nous, qu’il le dise clairement ».

Mais au vue de leurs dernières déclarations sur les réseaux sociaux, on pourrait légitimement se poser la question plus directement : pourquoi le parti ne les exclue pas ?


Des attaques en règles sans demi-mesure

En plein cœur des universités d’été que tenait le PS ce week-end à la Rochelle, les frondeurs bas alpins s’en sont donné à cœur joie contre le gouvernement, et en particulier contre Manuel Valls (Premier Ministre), Emmanuel Macron (Ministre de l’économie) et Jean-Christophe Cambadélis (1er secrétaire du parti), dans leurs statuts Facebook.


D’Angelo, ou la lutte des classes, avec Valls et Le Pen dans le même panier

Un statut dénonçant les engagements politiques du gouvernement, avec un mélange des époques et des situations sociales, dans lequel l’élu ne fait pas dans la demi-mesure, accusant les leaders de chaque parti de vouloir appliquer une politique de destruction des acquis sociaux.



Pour Parra, Macron est « la peste » et Cambadélis « le choléra ».

De son côté, l’ex-secrétaire de section de Manosque ne s’embarrasse pas non plus de demi-mesure, en s’appuyant sur un sondage, publié durant ces mêmes universités d’été, par Le Parisien, et relayé par BFMTV.

D'après ce sondage, 67% des Français interrogés préfèrent ainsi le Ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, par ailleurs absent à La Rochelle (il n'a pas sa carte au Parti Socialiste), contre 25% en faveur du numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis.



« La tolérance dans les rangs du parti »

Manifestement, le discours de Manuel Valls n’aura pas eu d’écho du côté des frondeurs dans les Alpes de Haute-Provence, le Premier Ministre, rappelant ce week-end à quelques règles internes dans son discours : « L'interpellation entre nous, vis-à-vis du gouvernement, (du Premier ministre et des ministres) est naturelle, elle est salutaire. Mais j'insiste: montrons notre capacité à accepter les différences. Montrons notre force et notre unité ». « A gauche, on se respecte, on ne siffle jamais » a souligné le Premier ministre. « Et si nous ne nous respectons pas », a-t-il lancé enfin, « comment pouvons-nous penser un seul instant que nos compatriotes croient que nous les respectons ».