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Alpes de Haute-Provence : le premier ouvrage sur le crash de l’A320 sort ce mercredi

CRASH A320 / « Ce livre est un hommage. Je considère que l’un des hommages qu’on peut rendre à ces 149 victimes d’un fou furieux, c’est de ne pas les oublier. »


Alpes de Haute-Provence – C’était le 24 mars dernier : 150 personnes périssaient dans le crash de l’A320 de la Germanwings dans le massif des Trois Evêchés entre Vernet et Prads Haute Bléone. 5 mois jour pour jour après ce drame aérien, un journaliste retrace les heures funestes qui ont suivi. Retour au Vernet paraît aujourd’hui dans les librairies. Un livre du journaliste Nicolas Balique, qui fut l’un des premiers à se rendre sur place, à pouvoir approcher la zone du crash, alors qu’il se trouvait dans sa  maison familiale, où il a passé et passe encore la plupart de ses vacances.


« Le crash est là, sous cette cabane. Je suis saisi d’effroi »

Le 24 mars 2015, le vol de la Germanwings, entre Barcelone et Düsseldorf s’écrase dans les Alpes de Haute-Provence. Le co-pilote, Andréas Lubitz, dépressif, envoie l’appareil et ses 149 passagers contre le Massif des Trois Evêchés. « Lorsque j’apprends la nouvelle, les premières dépêches sont très rapides. On reste assez vague, on parle d’un crash, dont on ignore tout, entre Barcelonnette et Digne-les-Blanches. Etant donné qu’il y a la chaine de la Blanche entre les deux, je n’ai pas trop de doutes. Je me dis que c’est forcément au niveau du massif des Trois Evêchés. Je passe des rapides coups de fil et on m’explique exactement. C’est là, sous cette cabane. Pendant quelques minutes, je suis un peu saisi d’effroi. Je n’arrive pas à réaliser. Et puis, je décide à partir. » Nicolas Balique, grand reporter à RFI pendant 25 ans, vient souvent au Vernet pour les vacances, dans une maison que possède sa famille depuis 70 ans. « Je le fais d’abord, je tiens à le dire, par émotion. Je voulais être au plus près de ce qui venait de se passer. Et puis, également, je prends ma caméra. Avec ma profession de journaliste, je me dis que si quelqu’un doit aller faire quelque chose là-bas, ça peut être moi. »

 

« Je suis en position idéale. Je suis l’un des premiers journalistes au sol. J’ai une caméra qui marche, je sais m’en servir et j’ai l’impression que ma main ne peut pas filmer. »

Il raconte alors dans son livre les 48 premières heures sur place. Il fut l’un des premiers journalistes à rendre compte de l’événement, alors que plus de 700 confrères le rejoignent dans ce village de 100 habitants. « A un certain moment, je regrette d’avoir pris ma voiture, puis d’être monté au col de Mariaud, d’avoir crapahuté jusqu’à 200 mètres de la zone d’impact. Cette scène, je n’arrive même pas à la filmer. Je suis en position idéale. Je suis l’un des premiers journalistes au sol. J’ai une caméra qui marche, je sais m’en servir et j’ai l’impression que ma main ne peut pas filmer. » Il observe, discute, prend des notes. Ce n’est que chez lui, à Martigues, qu’il commence à écrire. « Ce livre est un hommage. Je considère que l’un des hommages qu’on peut rendre à ces 149 victimes d’un fou furieux, c’est de ne pas les oublier. Bien sûr, honorer leur mémoire. Des familles viennent régulièrement au Vernet. Et ne pas oublier, c’était peut-être raconter. »

Raconter l’événement à la première personne, dans son village, mais aussi avec le regard d’un journaliste aiguisé. C’est aussi des témoignages, recueillis quelques semaines après le crash. « Je veux absolument retourner au Vernet, pour aller parler avec les Vernetiers, avec ces quelques villageois qui eux aussi ont été confrontés à la zone du crash ».

Un ouvrage pour se souvenir, ne pas oublier, mais aussi se rendre compte que le 24 mars 2015 aura à jamais changé la vie, l’image et l’importance de cette commune du Vernet. Le livre de Nicolas Balique, Retour au Vernet, est disponible en librairie, aux éditions Gaussen, pour 16 euros.