- Alpes de Haute-Provence -
Les maires de Prads-Haute-Bléone, du Vernet et de Seyne les Alpes, décorés ce mardi de l’ordre du mérite civil du Royaume d’Espagne. Ils seront élevés par le roi d’Espagne Felipe VI au grade de commandeur, au cours d’une cérémonie rendue à l’Elysée à Paris, aux côtés notamment du colonel Emmanuel Clavaud, directeur départemental du Service d’Incendie et de Secours des Alpes de Haute-Provence. Une distinction suite à l’action menée lors du crash de l’Airbus A 320 de la Germanwings, fin mars dernier, sur le massif des Trois Evéchés.
Bernard Bartolini : « j’ai signé 1.385 actes de décès pour 18 ambassades »
24 mars, un Airbus A 320 de la Germanwings se crash dans le massif des Trois Evéchés, faisant 150 morts. Quelques semaines plus tard, l’enquête du Bureau Enquêtes et Analyses, le BEA, établira clairement la responsabilité du copilote allemand de 27 ans, Andreas Lubitz, et sa volonté d’emmener à la mort les passagers de l’avion.
Immédiatement, une solidarité s’est mise en place dans le département des Alpes de Haute-Provence, le préfet du département, Patricia Willaert, faisait état à l’époque de 1.300 familles qui s’étaient proposées pour accueillir les familles des victimes. « Cette reconnaissance que je reçois ce mardi, elle est collective », explique Bernard Bartolini. A 63 ans, le maire de Prads-Haute-Bléone depuis 32 ans a eu affaire à un cas dramatique et rare : signer 1.385 actes de décès envoyés dans 18 ambassades pour les 150 victimes du crash. « C’est une charge emplie d’émotion. C’est un moment encore difficile pour moi aujourd’hui, cela fait remonter de l’émotion, mais aussi de l’humanité ».
Photo O. Milleville / H'Actu Presse
150 perches métalliques pour 150 âmes
Un socle en granit, 150 perches métalliques flottant dans l’air : la stèle à la mémoire des victimes du vol 9525 de la Germanwings a été installée.
Photo O. Milleville / H'Actu Presse
« C’est toujours très émouvant de se rendre ici. Ce lieu sera le départ d’un chemin de randonnée », poursuit Bernard Bartolini.
Photo O. Milleville / H'Actu Presse
La décoration sur le cœur, la pensée aux familles…
Le souffle court, les larmes aux yeux, François Balique ne s’est pas remis du crash. « Nous sommes près du Pic des Têtes, à 1.700 mètres d’altitude. A nos pieds, un avion est tombé », explique-t-il, sans s’interdire d’avoir des émotions.
Photo O. Milleville / H'Actu Presse
A 65 ans, le maire du Vernet depuis 38 ans pensera ce mardi avant tout aux familles espagnoles.
Photo O. Milleville / H'Actu Presse
Son cœur, comme il le dit, « s’accélère » quand il pense à ces victimes. « Pourtant, je n’ai jamais connu ces personnes… ».