Alpes de Haute-Provence – Daniel Spagnou, maire de Sisteron, serait-il d’humeur changeante ? Il l’avait pourtant martelé, lorsqu’il ne s’était pas représenté aux législatives de 2012 : « Je ne veux plus que me consacrer à ma ville », « je ne briguerai plus aucun mandat ». Le maire de Sisteron menaça même de sortir de sa famille politique, l’UMP, ce qu’il fit un mois avant les élections départementales, déclarant « ne vouloir reprendre plus aucune carte d’aucun parti ».
Mais selon nos informations, Daniel Spagnou se trouve dans la situation de devoir accepter, ou non, la demande de Christian Estrosi (tête de liste UMP-UDI en région PACA) : prendre la tête de liste de l’UMP-UDI dans les Alpes de Haute-Provence lors de la course aux régionales.
« Homo politicus »
Daniel Spagnou ne peut donc lutter contre un caractère inscrit dans ses gênes : homme politique dominant, à jamais engagé dans les décisions politiques de son territoire.
Déjà depuis plusieurs semaines, certains signaux faisaient part de cette volonté de peser dans cette campagne : rendez-vous parisien avec Nicolas Sarkozy, le président national de l’UMP, au début du mois d’avril… Présence en réunion, dans un cercle restreint, avec Nicolas Sarkozy et Christian Estrosi lors du lancement officiel de la campagne du candidat du parti aux régionales PACA.
Un choix qui pourrait redessiner les ambitions
En effet si Daniel Spagnou venait à accepter d’être tête de liste, c’est toute une stratégie à peine murie qui serait à revoir. Eliane Bareille, conseillère régionale sortante, se verrait proposer la 2ème place. Et le souhait de Pascal Antiq, vice-président de la DLVA, de représenter le bassin manosquin, serait mis à mal, de par les désaccords et le passif entre le maire de la citadelle sisteronaise, et les élus de la ville de Jean Giono.
Sébastien Ginet, grand gagnant ?
Si Daniel Spagnou est choisi, ce serait alors un retour en grâce pour le maire de Sisteron dans l’échiquier politique UMP des Alpes de Haute-Provence, avec une place de choix pour appuyer la candidature de son dauphin Sébastien Ginet, secrétaire départemental démissionnaire du parti à la place de président de l’UMP 04.
A moins que celui-ci, devenu trop encombrant par ses maladresses, se fasse brûler la priorité par Jean-Claude Castel à la présidence de l’UMP, dont le vote est prévu en septembre 2015. Le maire de Corbière et conseiller départemental de Manosque 3 qui lui aussi se trouve avec un caillou dans la chaussure : son parrainage FN lors des élections présidentielles de 2012.
