Alpes de Haute-Provence – Voilà une annonce qui n’a pas fini de secouer l’UMP dans les Alpes de Haute-Provence. Maire de Corbières et candidat sur le canton de Manosque 3, Jean-Claude Castel a annoncé, lors d’une réunion publique, son souhait de briguer la présidence du conseil général des Alpes de Haute-Provence, si la droite est majoritaire.
Pourquoi cette annonce ne sera pas sans conséquences ?
D’abord parce que le maire s’oppose de fait au président de l’UMP 04, Michel Lanfranchi, candidat lui aussi à la présidence en cas de victoire, en remettant en question sa légitimité. Mais aussi, parce que l’UMP dans les Alpes de Haute-Provence semble mal à l’aise avec le maire UMP de Corbières, depuis que ce dernier ait donné son parrainage à un candidat FN aux législatives de 2012, et qu’aujourd’hui le FN semble lui rendre la pareille, en se rangeant derrière sa candidature sur Manosque 3.
Jean-Claude Castel, un candidat encombrant ?
« Pour moi les politiques de posture ça suffit ! On m’annonce comme le candidat du FN, mais que ceux qui annoncent ces bêtises viennent dans ma commune et me disent si faire ce que j’ai fait pour les écoles, pour les logements sociaux et pour l’emploi est une politique du FN ! », déclare Jean-Claude Castel, avant d’ajouter : « On me parle d’accord avec le FN, mais pour qu’il y ait accord, il faut qu’il y ait réciprocité. Le FN me donne son appui, moi je ne leur donne rien en retour (…) Il faut entendre une bonne fois pour toute que les gens du FN chez nous, ne sont pas ceux de Paris, ils vivent, travaillent, emmènent leurs enfants à l’école comme nous et pour certains viennent du RPR, de l’UMP, du PS et même du PC (…) Si tout le monde apportait des réponses au FN comme je le fais, on n’en serait pas à voir à l’Assemblée l’hystérie de Manuel Valls face au FN ! ».
Mais face à ces déclarations, l’UMP dans les Alpes de Haute-Provence se retrouve devant un dilemme : suivre les instructions de Nicolas Sarkozy (en février 2015 sur Europe 1 –Ndlr-) : «Tout responsable UMP qui conclura un accord avec le Front national sera immédiatement exclu du parti », ou regarder dans une autre direction, afin de faire mine de ne pas voir pour ne pas perdre un canton qui pourrait être remporté par Jean-Claude Castel, dans une élection où l’UMP 04 a besoin de rafler un maximum de cantons.
Faut-il exclure le maire de Corbières ?
Si les instances du parti restent discrètes pour le moment sur le sujet, force est de constater que sur le terrain les soutiens publics au maire de Corbières ne courent pas les rues, avec en premier lieu le maire et président UMP de la DLVA (communauté d’agglomération de Manosque), Bernard Jeanmet-Peralta. Il n’était pas présent lors de cette réunion publique pour soutenir le candidat, sur l’un des cantons de sa propre ville.
« M’exclure serait un mauvais procès, un procès en jalousie et une erreur grave. Mais si vraiment ils souhaitent le faire, j’en prendrai acte », annonce Jean-Claude Castel, avant d’ajouter sans une dose d’ironie : « Je créerai mon propre parti. On pourra faire le calcul final du nombre d’adhérents, entre eux et moi ».
