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Alpes de Haute-Provence : un pompier côtoie la mort lors d’une mission humanitaire

SOCIETE / Le médecin-chef Frédéric Petitjean a passé cinq semaines en Guinée, en tant que responsable d’un centre de traitement Ebola

Alpes de Haute-Provence - Un sapeur-pompier a côtoyé la mort pendant un mois, lors d’une mission humanitaire en Afrique de l’Ouest. Ancien responsable de la décontamination médicale au Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM), le lieutenant-colonel Frédéric Petitjean est le médecin-chef du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) des Alpes de Haute-Provence. 


Lui et une équipe de l’association humanitaire médicale ALIMA ont passé cinq semaines en Guinée, afin de soigner des enfants, des familles entières, atteints par le virus Ebola. C’est dans la région forestière, au sud de la Guinée, que s’est propagée, il y a quelques mois, la plus meurtrière épidémie d’Ebola depuis 38 ans. « Le virus Ebola se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par les liquides biologiques, comme le vomissement, le sang, ou les diarrhées. Le taux de mortalité est de 70% », explique sur la radio Alpes 1 le lieutenant-colonel Frédéric Petitjean. « Les patients arrivent souvent en famille. Tous ne sont pas malades. On sépare les enfants des parents. A un moment, près de la moitié de nos patients étaient des enfants et la mortalité pour les moins de 6 ans était proche des 100% », témoigne-t-il. 

   

Rentré le 17 janvier dernier en France, ce médecin a été responsable d’un centre de traitement Ebola, pour le compte de l’association humanitaire médicale ALIMA. « ALIMA est une ONG humanitaire qui met en œuvre des projets de soins exigeants et qui mènent parallèlement des études scientifiques. L’association est composée essentiellement de médecins et soignants africains », raconte Frédéric Petitjean. 

Au cours de ces cinq semaines, l’équipe a mis en place un traitement antiviral expérimental « prometteur ». « En quelques jours, les protocoles médicaux ont été radicalement changés et des analyses sur sang, non neutralisé, nous ont permis d’affiner nos traitements et de sauver plusieurs patients », raconte Frédéric Petitjean. « Il faut ajouter que ce travail a pu être réalisé, grâce à la volonté, en amont, d’un laboratoire pharmaceutique et des comités éthiques nationaux et internationaux. Tous ont accepté, en quelques semaines, de se lancer dans l’étude d’un traitement expérimental, là où en temps normal ce processus aurait pris des années », ajoute-t-il.

 

« Aujourd’hui, il n’existe pas de vaccin qui est prouvé son efficacité. En Guinée, au Sierra Leone et au Libéria, l’épidémie est en phase décroissante », précise le médecin. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’épidémie pourrait cesser dans les prochaines semaines. 

Photos : Syklvain Cherkaoui, Cosmos pour Alima