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Alpes de Haute-Provence : le contrôle des chômeurs déjà effectif à Manosque

EMPLOI / Alors que le Ministre du Travail a provoqué un tollé cette semaine en déclarant vouloir augmenter les contrôles des demandeurs d’emplois, une expérimentation a déjà lieu dans ce sens à Manosque

Alpes de Haute-Provence - Des chômeurs, davantage contrôlés par Pôle Emploi : c’est ce que souhaite une partie du gouvernement représentée par François Rebsamen. Le Ministre du Travail a suscité une vive opposition après des propos dernièrement tenus : contrôler les chômeurs pour vérifier qu’ils effectuent bien des recherches de travail… et les sanctionner si la réponse est négative.

Le débat est lancé, sauf que… c’était oublier qu’une expérimentation a déjà été lancé dans quatre régions, dont PACA. Une expérimentation qui contrôle les chômeurs, et leur recherche d’emploi. La communication est très mince sur ce sujet, d’ailleurs, Pôle Emploi dans les Alpes du Sud ne souhaite pas s’exprimer sur ce sujet. Sauf que… la ville test pour cette expérience est Manosque, une agence qui enregistre 7882 demandeurs d’emplois, dont 4744 chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire en recherche active.

Comment cela fonctionne ? Pas de contrôle surprise, mais des convocations. Les chômeurs doivent venir avec des justificatifs de recherche d’emploi, type réponse de patrons ou lettres de candidatures spontanées. Et si le demandeur d’emploi ne montre pas patte blanche, les conséquences sont immédiates : il peut être radié pendant 15 jours des fichiers, voire même passer par une procédure devant l’inspection du travail. Selon le Monde, à Manosque, ce serait près d’un chômeur sur 15 qui se serait vu sanctionner.

Le gouvernement veut donc aller plus loin, alors qu’on enregistre en France 350.000 offres d’emplois non pourvues. Et les contrôles pourraient être élargis. Une annonce qui devrait faire sourire la droite. Fin 2005, le gouvernement UMP avait adopté un décret visant à renforcer le contrôle des demandeurs d’emplois. A cette annonce, Solferino s’était insurgé en déclarant qu’il s’agissait là d’une lutte contre les chômeurs.

Un bilan de cette opération devrait être réalisé dans les prochaines semaines. A noter que le co porte-parole d’EELV dans les Hautes-Alpes, Thierry Baud, a réagi à cette annonce dans un communiqué. Pour lui, « les chômeurs ne doivent pas devenir les boucs émissaires d’une politique en échec ».