Alpes de Haute-Provence - Près d’une centaine d’élus et de militants réunie vendredi midi, sur le site des Parrines à Château-Arnoux-Saint-Auban. Des visages satisfaits, suite à l’avis « défavorable » de la commission d’enquête publique concernant l’installation d’un CET, Centre d’enfouissement technique de déchets non dangereux. Un projet porté par le Conseil Général et le SYDEVOM, le Syndicat Mixte Départemental d’Élimination et de Valorisation des Ordures Ménagères, et qui doit s’étendre sur 40 hectares pour enfouir 60.000 tonnes de déchets par an.
« Un paysage magnifique, plein d’écotouristes, de VTT, de planeurs. On possède une vue sur Montfort, nous sommes au premier plan », apprécie Gérard Planche, de l’association Sauvegarde des Parrines. « Si ça se fait, il y aura une immense montagne de déchets, puisque l’on va creuser et monter les déchets sur 301 mètres au-dessus du champ ». Ce projet de centre d’enfouissement des déchets fait face à six ans d’opposition active des associations : Qualité de Vie en Haute-Provence, Volonté Citoyenne et Sauvegarde des Parrines. « Choisir une région comme celle-ci, belle et pleine de potentiels pour l’éco-tourisme, pour y amener des déchets, c’est tout à fait impensable, incompréhensible », dénonce Gérard Planche.
Après de nombreuses procédures contentieuses, dont le refus du permis de construire le 21 mai dernier, la commission d’enquête publique, ouverte en février, a rendu un avis défavorable. Des problématiques environnementales et touristiques sont pointées du doigt. « Considérant que l’étude des dangers a éludé ou minimisé nombre d’entre eux ou manqué d’approfondissement dans l’évaluation de certaines nuisances […] Considérant l’insuffisance et les omissions relatives aux données recueillies en matière de respect de l’approvisionnement en eau […] Considérant l’impact sur les activités existantes dont la proximité est avérée, vol à voile en particulier et activités liées au tourisme… »
Désormais, c’est au Préfet de trancher. « J’attends avec impatience le positionnement de Mme le Préfet, étant entendu que six ans peut paraitre une période longue, mais je n’hésiterai pas à continuer six ans de plus. Ce projet ne sortira pas à Château-Arnoux-Saint-Auban », a réagi sur Alpes 1 Patrick Martellini, le maire de la commune. Même motivation à ne rien lâcher pour Gérard Planche, de l’association Sauvegarde des Parrines : « Je crois que personne ne comprendrait qu’elle approuve le projet. Si ça se fait, il y aura de grosses vagues ». Le Préfet a trois mois, jusqu’au 21 août, pour se décider.
En attendant, les élus, dont Patrick Martellini, sont prêts à travailler sur des alternatives. « Sur un sujet, comme celui-là, on ne peut pas dire je n’en veux pas sur mon territoire et ne pas se projeter sur des alternatives. Il n’y a pas de nécessité d’un deuxième centre dans ce département. L’alternative, on doit la poser avec les responsables du Sydevom et du Conseil général ». Le maire de Château-Arnoux-Saint-Auban a d’ailleurs écrit au président du Conseil général, le député Gilbert Sauvan, pour lui demander d’abandonner également ce projet.