Votre ville : BARCELONNETTE | Changer de ville

Alpes de Haute-Provence : Francis Collomp de retour sur sa terre natale

OTAGE / L'ex otage aux mains d'Ansaru était de retour à Saint-Julien-du-Verdon ce samedi

Alpes de Haute-Provence – « C’est mon village natal, là où je suis né » : c’est avec la voix empreinte d’émotion que Francis Collomp parle de Saint-Julien-du-Verdon. Une commune qui l’a vu grandir, avant qu’il n’arpente une vingtaine de pays pour sa profession d’ingénieur. Désormais l’homme de 64 ans, qui se qualifie comme « un courant d’air », vit aux côtés de sa femme sur l’Ile de la Réunion. Les moments dans sa Provence natale sont donc devenus rares, et après cette expérience au Nigéria et son évasion, l’accueil de ce samedi dans "ses montagnes" de Saint-Julien-du-Verdon ne se fait pas sans quelques larmes.

L’évadé, l’homme du « courage »

« Courage », un mot qui revient à maintes reprises ce samedi, lors des discours des élus. Gilbert Sauvan, député et président du Conseil Général des Alpes de Haute-Provence, Daniel Spagnou, maire de Sisteron, ou encore Claude Domeizel, le sénateur du département, tous saluent l’homme. Celui qui, en novembre 2013, après 11 mois de détention aux mains du groupe islamiste armé Ansaru, n’a pas hésité à forcer la porte de sa prison pour s’évader. « Dès le début, j’avais préparé des phases d’évasion, mais à chaque fois qu’il me transférait, je devais recommencer », explique-t-il sur Alpes 1. En tout, Francis Collomp a été transféré cinq fois.

Un otage qui a profité du manque d’attention des geôliers pour faire avancer son plan : « chaque fois qu’il ne me regardait pas, je tordais le fil de fer qui fermait la porte. J’ai récupéré un peu d’huile pour mettre dans le loquet de la porte du bas et je donnais des coups de pied pour la bouger ». Francis Collomp calcule le temps précis de son évasion : « 12 minutes. Je n’avais pas de montre sur moi, mais ce jour-là, je l’avais dans la tête ». Le sexagénaire avait même fabriqué une pastille afin de « mettre dans le canon de la serrure et éviter qu’ils ne réengagent une clé ».

Et demain…

Désormais, les voyages sont restreints pour Francis Collomp, la France lui interdisant de partir dans certains pays, notamment l’Afrique. L’ingénieur poursuit son travail sur des brevets, autour des véhicules électriques. Un homme toujours fan de pêche au gros, « la semaine dernière, on a réussi à pêcher un poisson de 200kg ». Francis Collomp explique qu’il n’a pas pu le remonter seul, « ma masse musculaire n’est pas encore revenue ». L’ex otage tend alors sa main gauche : « regardez, je perds mon alliance et ma montre ».  Avant de s’éloigner vers la salle des fêtes de Saint-Julien-du-Verdon, et de changer de trajectoire au vue des escaliers : « je préfère toujours marcher », lance-t-il, un brin d’ironie dans les yeux.