Alpes de Haute-Provence - Cette année, le désenclavement est la priorité du député et président socialiste du Conseil Général des Alpes de Haute-Provence. Gilbert Sauvan s’est exprimé devant la presse ce jeudi, à l’occasion des vœux de la nouvelle année.
Le désenclavement se déroulera en trois phases. « D’abord, le désenclavement de Digne, le désenclavement routier au travers du Contrat de Plan Etat-Région. On y travaille. Le projet est déjà fait en grande partie. Il s’agit, maintenant, de mobiliser des moyens », présente-t-il sur Alpes 1. « Le désenclavement ferroviaire. De gros travaux ont eu lieu entre Aix et La Brillanne. Il faut qu’ils se prolongent jusqu’à Briançon. »
Gilbert Sauvan qui a, pour cheval de bataille, le développement du Très Haut Débit. Le Conseil général des Alpes de Haute-Provence est engagé dans un syndicat mixte, avec les Hautes-Alpes et la Région PACA. Le département verse 2 millions d’euros par an. « La Ministre [ndlr : de l'Innovation et de l'Economie numérique], Fleur Pellerin, viendra la semaine prochaine annoncer que l’Etat va mettre plus de 32 millions d’euros dans ce projet. On devrait pouvoir disposer, à court terme, de services dans ce département dignes de ce nom ».
Autre souhait pour 2014 : Développer l’économie et l’emploi, en investissant plus de 50 millions d’euros. Le discours intégral de Gilbert Sauvan :
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de vous accueillir ici, à l’hôtel du Département, pour cette cérémonie traditionnelle de présentation des vœux. Votre présence toujours nombreuse m’honore et je vous en remercie chaleureusement.
Cette manifestation est un moment privilégié, à la fois conventionnel et convivial, pour dire « Bonne année » à chacune et chacun de vous, à vos proches et à tous ceux qui vous sont chers. Je souhaite qu’en 2014 les joies l'emportent sur les peines et que les personnes dans la précarité, la solitude ou la maladie voient poindre une lueur d’espérance. Je formule aussi le vœu d’une vie meilleure et la réussite de vos projets individuels ou collectifs, professionnels ou familiaux.
L’année qui vient de s’achever a été riche en événements. Sur le plan international, la disparition de Nelson Mandela a ému le monde parce que cet homme a changé le monde. Sur le plan national, des réformes importantes comme le mariage pour tous ou l’évolution des rythmes scolaires ont fortement intéressé et mobilisé les français. Localement, je pense à la reprise de Kem’one qui concerne directement l’emploi chez nous et la libération de Francis Collomp, otage au Nigéria. Bien sûr, l’actualité 2013 ne peut se résumer ainsi mais j’ai souhaité rappeler 2 exemples positifs.
Pour cette année, nous savons tous que les préoccupations majeures de nos concitoyens sont l’emploi et le pouvoir d’achat. A quelque niveau de responsabilité politique que ce soit, nous devons tous avoir cette priorité présente à l’esprit pour conduire notre action et tout mettre en œuvre pour améliorer la situation. L’exigence est légitime et nous avons un devoir de résultat. 2014 sera aussi une année d’élections, en particulier les élections municipales, temps fort de notre vie publique, auxquelles nous sommes tous très attachés car c’est l’expression de la démocratie. Avec la loi du 17 mai 2013, qui a modifié le seuil retenu pour l’élection au scrutin proportionnel, en l’abaissant de 3500 à 1000 habitants, ce sont 33 de nos communes qui sont désormais concernées. Cette nouvelle mesure va accroître la représentation féminine dans nos conseils municipaux et j’y vois là un très grand progrès. J’en profite pour saluer le travail des maires et des conseillers municipaux, qui oeuvrent au quotidien pour le bien de leurs habitants, et leur dire qu’ils sont indispensables à la vie locale qui n’est pas un long fleuve tranquille. Je sais le rôle que chacune et chacun d’eux jouent et la difficulté de leurs tâches. Leur responsabilité est grande et la fonction toujours plus complexe et exigeante. Nous vivons aussi les derniers temps des cantons, tels que nous les connaissons, puisqu’en 2015 les élections départementales verront des circonscriptions électorales modifiées et un mode de scrutin nouveau. L’assemblée départementale aura l’occasion de débattre du projet de la nouvelle carte cantonale proposée par le ministère de l’Intérieur le 24 janvier prochain.
Mais revenons à notre cérémonie. Pour les Alpes de Haute-Provence, les vœux que je présente au nom de l’ensemble des Conseillers généraux, expriment avant tout notre souhait partagé de faire progresser notre département et d’apporter les meilleures réponses possibles aux attentes de nos concitoyens. En effet, la situation financière des collectivités territoriales n’est pas simple car le pays tout entier est engagé dans le redressement des finances publiques. Malgré des recettes et des dotations qui stagnent ou diminuent, les besoins de nos populations et de nos communes n’ont jamais été aussi forts. Nous savons que le Val de Durance est plus riche, plus peuplé, plus attractif. C’est un formidable atout mais nous devons veiller à ne pas amplifier le mouvement et aggraver les inégalités. C’est pourquoi, nous devons être les garants d’un développement équilibré de tout le territoire. Nous avons une population dynamique et les derniers chiffres du recensement montrent bien qu’elle est en augmentation constante avec près de 1,2 % en moyenne de croissance constatée chaque année depuis 1999. Nous comptons aujourd’hui 166 000 bas alpins. C’est bien la preuve de notre qualité de vie, dans un environnement préservé, qui répond aux exigences des habitants en termes de services. C’est une belle satisfaction.
En 2014, nous continuerons à travailler pour le désenclavement de Digne les Bains et du département avec le projet d’amélioration de la RN 85 qui est une nécessité en terme de sécurité et de confort pour les usagers. C’est une priorité que je n’ai pas manqué de rappeler à Monsieur le préfet de Région et Monsieur le Président de la Région voici quelques jours. J’ai la volonté de voir aboutir ce chantier et surtout de le voir démarrer dans les meilleurs délais. Le désenclavement, c’est aussi l’arrivée du très haut débit, pour lequel, avec la Région et le Département des Hautes-Alpes, nous avons créé un syndicat mixte ouvert. Ainsi, d’ici 2020, l’objectif est de couvrir en fibre optique 70% de la population des 2 départements. Ce choix politique et financier nous engage sur au moins 10 ans avec une enveloppe annuelle de plus de 2 millions d’euros mais c’est un développement primordial pour les entreprises, les établissements scolaires, les services de santé mais également les particuliers . Le Conseil général, même si ce n’est pas une de ses compétences obligatoires, développe aussi des politiques volontaristes en faveur de l’emploi, qui ont permis de donner ou redonner du travail à plusieurs centaines de personnes depuis leur mise en oeuvre. Je le répète, la lutte contre le chômage reste une priorité absolue.
Parler d’emploi, c’est aussi parler de nos entreprises et de toutes les forces vives de l’économie départementale. Elles investissent, exportent avec succès, créent de l’emploi et contribuent grandement à la notoriété des Alpes de Haute-Provence. Je leur réaffirme mon écoute, mon soutien et mon encouragement pour leurs projets. Le budget 2014 du Conseil général, et ce malgré les difficultés financières liées à un contexte très dur, a été adopté, une fois encore, à l’unanimité des Conseillers généraux. Tous les élus de notre assemblée, quel que soit leur secteur géographique ou leur sensibilité, travaillent ensemble et en bonne intelligence dans le seul intérêt des bas alpins. Je veux, ici, devant vous, les en remercier tout comme les agents départementaux qui mettent en œuvre avec célérité les décisions que nous prenons. Ce budget, voté le 6 décembre dernier, prépare l’avenir en s’inscrivant résolument dans l’économie locale. Il va permettre de réaliser des investissements structurants pour 54 millions d’euros. J’entends par là les chantiers sur les bâtiments, les routes, les ouvrages d’art. Quelques unes de nos opérations importantes concernent les collèges de Riez et Maria Borrely à Digne car nous avons à cœur de créer les meilleures conditions possibles pour les études de nos collégiens. Nous allons poursuivre la procédure pour la construction du pont sur la Durance à Manosque. C’est aussi un budget qui permet d’accompagner les communes et leurs groupements dans leurs projets parce que la solidarité est garante de l’équité territoriale. Nos aides traduisent cette préoccupation que ce soit pour les vallées, avec notre implication dans les stations de montagne ou dans l’arrière pays grâce à des dispositifs d’aide. J’associerai à mes propos tout le milieu associatif qui bénéficie également du soutien départemental. Son action est indispensable à la vie locale dans des domaines aussi variés que la culture, le sport, le social pour n’en citer que quelques uns.
Enfin, lorsqu’on parle de solidarité, on parle du cœur de métier de notre collectivité, chef de file de l’action sociale. Pour nous, c’est une part très significative de nos finances avec plus de 77 millions d’euros utilisés pour nos concitoyens les plus fragiles ou les plus en difficulté c’est à dire les personnes âgées, les personnes handicapées, les bénéficiaires du RSA. Cette année verra aussi une nouvelle étape de la décentralisation avec ce que l’on appelle l’acte III de la décentralisation. Le Département sera conforté dans son rôle en matière de solidarités sociales, d’aménagement des territoires ruraux, d’aménagement numérique et d’ingénierie territoriale. Le débat sera l’occasion de redire toute l’importance de la collectivité départementale et des services qu’elle rend grâce à sa proximité avec les populations et à un maillage du territoire au plus près des gens. Le Département, j’en suis convaincu, est une réalité bien concrète pour les citoyens. Sa création est ancienne puisqu’elle date de 1789 et à quelque époque que ce soit, chaque département a eu son assemblée constituée de membres élus. Bien sûr, 1982 reste la réforme qui transfère l’exercice de l’exécutif du préfet au Président du Conseil général. On peut donc comprendre la légitimité accordée à l’action départementale. C’est historique et culturel.
J’en terminerai avec quelques mots sur notre devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité. C’est sous la IIIème République que la devise devient le symbole officiel de la république. Un symbole auquel, nous, républicains dans l’âme, sommes viscéralement attachés parce que c’est notre histoire et qu’il nous appartient de la défendre face à des prises de position contestables. Nous devons redonner confiance en l’avenir et ouvrir des perspectives pour nos jeunes comme pour nos aînés dans un pays aux tensions apaisées. C’est mon vœu le plus cher pour la France et les français.
Vive les Alpes de Haute-Provence, vive la République, Vive la France !