Alpes de Haute-Provence - 366 femmes ont poussé, l’an dernier, la porte du CIDFF, le Centre d’Information du Droit des Femmes et des Familles dans les Alpes de Haute-Provence. Toutes pour se plaindre de violences conjugales. Un chiffre qui ne témoigne pourtant pas de la réalité, car la loi du silence règne encore au sein des foyers. « Il y a un verrouillage du secret et des violences. L’auteur est souvent très charmant et les femmes tiennent le coup pendant un certain temps en se disant qu’il va changer », explique sur Alpes 1 Pascale Denizot, référente Violence au sein du CIDFF 04. Pourtant, la définition juridique de la violence conjugale est très claire : « C’est quand il y a inégalité dans le couple, et que l’un tente de prendre emprise sur l’autre. Elle se décline en violence physique, psychologique, sexuelle et économique. C’est quelque chose qui se met en place avant un passage à l’acte violent physiquement », poursuit Pascale Denizot, référente Violence au sein du CIDFF 04.
Conseil général, Parquet de Digne et associations se sont donc mis autour de la table pour réfléchir à une action commune et enrayer ce phénomène. Un protocole est né. Il s’agit d’un aboutissement pour le procureur Stéphane Kellenberger. Et l’approche judiciaire sera graduée et adaptée : « Le but est d’essayer de maintenir autant que possible les victimes à domicile afin qu’elles ne soient pas pénalisées par une situation dont elles souffrent déjà. Et qu’on éloigne le mis en cause, soit par une médiation pour les cas les moins graves, ou une comparution immédiate avec mandat de dépôt quand il le faut », explique t-il.
A noter qu’en France, ce n’est pas moins d’une femme qui meurt sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint tous les deux jours et demi.
