Alpes de Haute-Provence - 2ème jour de procès, aujourd’hui mardi, pour Mohamed-Cherif Ghamdi. Cet ancien cuisinier du Village Vacances de Chandourène à Champtercier est jugé depuis lundi par la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence à Digne-les-Bains, pour l’assassinat, en mai 2010, de l’économe du village vacances, Damien Chapus, âgé de 37 ans.
Lors de la première journée de procès, ce lundi, Mohamed-Cherif Ghamdi, avait demandé pardon à la famille de la victime. « J’ai du mal à supporter ça depuis trois ans, je voudrais m’excuser. J’ai tué une personne qui m’aimait. Mon geste est lamentable », avait-il dit. Le soir du 27 mai 2010, la victime était en train de téléphoner. Sans un mot, l’accusé a poignardé dans le dos et à plusieurs reprises Damien Chapus, décrit selon les témoignages comme un homme « profondément humain et sans histoires ». Agé de 37 ans et père de deux jeunes enfants, Damien Chapus était originaire de Bourg-en-Bresse (Ain). Des témoins avaient vu s'enfuir cet ancien employé du village, dont la police avait localisé le téléphone portable. Les enquêteurs avaient retrouvé dans le véhicule du fuyard l’arme du crime.
L’accusé a reconnu le meurtre, mais pas la préméditation, a soutenu son avocat Maître Ripert, du barreau de Grenoble : « Il est poursuivi pour assassinat, ce qui est totalement faux et artificiel. Il ne sait pas pourquoi il a tué Mr Chapus. C’est un meurtre inexpliqué », a déclaré l’avocat à la radio Alpes 1.
Ce même avocat a demandé, ce mardi matin, le renvoi du procès s’en prenant violement au médecin légiste qui était en train de témoigner à la barre, et qui selon Me Ripert a « en plus de son incompétence, outrepassé sa mission », en répondant « oui » à la question de l’avocat des parties civiles, Me Olivier Danjou du barreau de Marseille : « Mr Ghamdi avait-il l’intention de tuer la victime ? ».
« Sur les huit coups de couteau d’une extrême violence portés à la victime, trois donnés au cœur, au poumon et au foie ont été mortels. La victime n’ayant eu ni la force ni le temps de se défendre », venait de conclure le médecin-légiste.
Après une suspension de séance de plusieurs minutes, la Cour d’Assises n’a finalement pas accédé à la demande de Me Ripert. « Il n’y a pas de nécessité de rupture de procès, il n’a pas été porté atteinte à l’équité de ce procès », a pour sa part déclaré l’avocat général.
L’expert psychiatre a de son côté déclaré que l’accusé « avait une intelligence de bonne qualité et qu’il y avait une inquiétude quant à sa dangerosité sociale ».
Le verdict est attendu demain soir, mercredi. Déjà incarcéré pour des violences et pour vol à main armée, Mohamed-Cherif Ghamdi encourt 30 ans de réclusion criminelle. Le procès, initialement prévu les 26,27 et 28 novembre 2012, avait été ajourné, ce qui avait suscité la colère de la famille de la victime. L’avocat de l’accusé, étant retenu par la Cour d’Assises du Vaucluse.
