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Alpes de Haute-Provence : Mohamed Ghamdi reconnaît le meurtre mais ne l'explique pas

Le procès en Assises de cet homme de 52 ans s'est ouvert ce lundi. Il est accusé d'avoir tué de plusieurs coups de couteau un homme de 37 ans, en 2010, dans un village vacances de Champtercier, à Chandourène

Alpes de Haute-Provence - 1er jour de procès pour Mohamed Cherif Ghamdi. Cet ancien cuisinier du village vacances de Chandourène à Champtercier est jugé depuis ce lundi par la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence à Digne les Bains. L’homme âgé de 52 ans est accusé d’avoir tué en mai 2010 l’économe du village vacances : Damien Chapus, un père de famille âgé de 37 ans, tué de plusieurs coups de couteau sur son lieu de travail. L’accusé considéré comme dangereux est jugé pour assassinat, ce dernier s’était d’ailleurs évadé d’une unité psychiatrique à Marseille où il était hospitalisé après le meurtre.

Mohamed Chérif Ghamdi est arrivé au Palais de Justice entouré par les policiers du GIPN. Le procès s’est ouvert sans incident, dans le box, l’accusé âgé de 52 ans est apparu vêtu d’une chemise sombre et d’un jean bleu délavé, le visage fermé et le regard absent derrière la vitre en plexiglas. Le président de la Cour d’Assises a tout d’abord retracé cette soirée du 27 mai 2010. Mohamed Chérif Ghamdi est arrivé dans le village vacances et s’est avancé vers la victime, qui était en train de téléphoner. Sans un mot, l’accusé a poignardé dans le dos et à plusieurs reprises Damien Chapus, décrit selon les témoignages comme un homme « profondément humain et sans histoires ».

Après la lecture des faits, l’accusé a pris la parole : « J’ai du mal à supporter ça depuis trois ans, je voudrais m’excuser auprès de la famille. Mon geste est lamentable », explique t-il. « J’ai tué une personne qui m’aimait, j’espère que la famille va me pardonner », poursuit-il en regardant la partie civile. La mère de la victime et la veuve ont laissé échapper un « non ».

L’accusé reconnaît le meurtre, mais pas la préméditation, explique son avocat Maître Rippert, du barreau de Grenoble : « Il est poursuivi pour assassinat, ce qui est totalement faux et artificiel. Il ne sait pas pourquoi il l’a tué, il ne l’a jamais voulu. C’est un meurtre inexpliqué », explique t-il au micro Alpes 1.

La famille attend des réponses, car il s’agit d’un meurtre sans véritable mobile, dit l’avocat de la partie civile, Maître Olivier Danjou du barreau de Marseille. « C’est un crime violent, une agression qu’on ne comprend pas, Damien Chapuis n’a pas pu se défendre. Il n’avait aucune difficulté avec ses employés dont Mr Ghamdi ».

Les avocats de la partie civile, de l’accusé et l’avocat général vont prendre tour à tour la parole ce mardi. Les témoins directs du meurtre et les experts sont attendus à la barre le même jour. Puis ce sera au tour des plaidoiries ce mercredi, avant le verdict. L’accusé encourt 30 ans de réclusion criminelle.