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Alpes de Haute-Provence : Mohamed-Chérif Ghamdi jugé pour meurtre aux Assises

Le procès, initialement prévu en novembre dernier, avait été ajourné, ce qui avait suscité la colère de la famille de la victime

Alpes de Haute-Provence - Originaire d’Algérie et âgé de 52 ans, Mohamed-Chérif Ghamdi doit être jugé à partir de lundi devant la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence, à Digne-les-Bains, pour le meurtre présumé d’un employé du village-vacances de Chandourène à Champtercier (Alpes de Haute-Provence) le 27 mai 2010.

L'économe du village de Chandourène avait été tué d'une dizaine de coups de couteau sur son lieu de travail. Damien Chapuis, 37 ans et père de deux jeunes enfants, était originaire de Bourg-en-Bresse (Ain). L’accusé avait été interpellé à Marseille dans la soirée. Des témoins avaient vu s'enfuir cet ancien employé du village, dont la police avait localisé le téléphone portable. Les enquêteurs avaient retrouvé dans le véhicule du fuyard l’arme du crime.

Le procès, initialement prévu les 26,27 et 28 novembre 2012, avait été ajourné, ce qui avait suscité la colère de la famille de la victime. Le président de la Cour d’Assises avait renvoyé le procès de Mohamed-Chérif Ghamdi, son avocat étant absent à l’ouverture des débats.

L’avocat grenoblois de l’accusé, Me Bernard Ripert, était retenu par la Cour d’Assises du Vaucluse. « M. Ghamdi doit être défendu par un avocat disponible et de son choix », avait alors justifié Me Ripert. L’avocat général s’était dit « étonné » de cette absence car il n’avait « pas été prévenu ».

« La défense sera très offensive car dans cette affaire, j’ai déjà dû affronter de multiples provocations de la part de la justice. Et je ne suis pas disposé à en accepter une de plus », a déclaré ce jeudi Me Ripert. « Cette affaire est bien évidement très grave. Mais j’ai tout à fait compris que mon client était déjà condamné. Je vais montrer que la défense sert toujours à quelque chose », a dit sur la radio Alpes 1 Me Ripert.

Mis en examen pour homicide et incarcéré à la prison des Baumettes (Bouches-du-Rhône), Mohamed-Chérif Ghamdi avait été hospitalisé d'office dans une unité psychiatrique de Marseille, le lendemain du meurtre. Considéré comme "dangereux", il avait réussi à s'échapper, quatre jours plus tard, en sciant les barreaux de sa chambre, à l'aide d'un tournevis improvisé. Le suspect avait finalement été interpellé par les gendarmes, le 4 juin près de Béziers (Hérault), alors qu'il se rendait vraisemblablement chez son ex-compagne dans le Tarn.

Déjà incarcéré pour des violences et pour vol à main armée, Mohamed-Chérif Ghamdi encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Le procès est prévu sur trois jours. La partie civile doit être représentée par Me Olivier Danjou du barreau de Marseille, qui n'a pas pu être joint.