« Kem-One a déposé le bilan et nous sommes confrontés à deux possibilités : la liquidation judiciaire à la fin de la procédure ou la reprise par un ou plusieurs industriels », réagit sur la radio Alpes 1 le délégué CGT à l’usine de Château-Arnoux-Saint-Auban, Philippe Bertrand.
A l’issu d’un comité central d’établissement extraordinaire qui s’est tenu, hier lundi, au siège de l’entreprise à Lyon, les cinq principales usines françaises ont été placées en redressement judiciaire, dont celle de Château-Arnoux-Saint-Auban, dans les Alpes de Haute-Provence. Le site industriel emploie actuellement une soixantaine de salariés Kem-One. « Dans le cadre de la procédure, une période de 6 mois d’observation a été accordée le temps de faire un bilan économique et social », explique Philippe Bertrand.
Il y a huit mois, le pôle vinylique d’Arkéma, devenu Kem-One, avait été vendu « un euro symbolique », au financier Gary Klesch. Mais l’homme d’affaire suisse a attaqué, début mars, le chimiste français car selon lui, Arkéma a transmis de « fausses informations » lors de la transaction. Gary Klesch réclame devant un tribunal arbitral la somme de 310 millions d’euros de dommages et intérêts.
Le délégué CGT, Philippe Bertrand, s’était exprimé sur la radio Alpes 1, la semaine dernière : « On aimerait que l’Etat nationalise, pourquoi pas le temps de retrouver un industriel », avait-il dit. En début de semaine, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait demandé à Kem-One « d’assurer ses engagements ».
Le député socialiste et président du Conseil Général des Alpes de Haute-Provence, Gilbert Sauvan avait demandé « l’intervention de l’Etat » lors d’un entretien à l’Elysée, le mercredi 20 mars, avec le conseiller social de François Holland. « Il faut trouver une solution de maintien de l’activité. Nous devons trouver un projet industriel viable porté par quelqu’un de solide », avait indiqué sur la radio Alpes 1, Gilbert Sauvan, quelques heures avant son entretien à l’Elysée.