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Alpes de Haute-Provence : un ex-banquier condamné à 3 ans ferme

Un ancien conseiller financier du Crédit Agricole a été condamné à 5 ans dont 2 ans avec sursis d’amende, pour avoir escroqué ses anciens clients de 2,3 millions d'euros

Alpes de Haute-Provence - Un ancien conseiller financier du Crédit Agricole jugé en correctionnel à Digne-les-Bains a été condamné à 5 ans dont 2 ans avec sursis, pour avoir escroqué ses anciens clients de plus de 2,3 millions d'euros entre 1997 et 2007. Jugé pour escroquerie sur personnes particulièrement vulnérables, vol et abus de faiblesse, le prévenu âgé de 65 ans a été incarcéré à l’issu du procès, conformément aux réquisitions du procureur de la République.

Poursuivie pour recel d’escroquerie, son épouse, âgée de 64 ans, a été condamnée à 1 an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende. A l’annonce du jugement, la sexagénaire a fait un malaise et a été prise en charge par les pompiers. Leurs deux enfants âgés d’une trentaine d’années et un proche du couple, un homme de 70 ans, ont été relaxés alors que le Ministère Public avait requis de la prison avec sursis.

Le tribunal a estimé que le Crédit Agricole, en tant qu'en employeur, était civilement responsable et devait rembourser les sommes détournées. L’avocat du Crédit Agricole, Maître Jean-Christophe Stratigeas du barreau d’Aix-en-Provence, a confirmé que « la banque remboursera les victimes concernant les retraits frauduleux effectués sur les comptes des victimes, à hauteur de 800 000 euros ».

« Le Crédit Agricole ne peut pas sortir indemne de cette situation car la banque a gravement participé à cette situation. Il serait inconcevable que son comportement ne soit pas sanctionné », a plaidé à ce propos Maître Antoine Fornet, l’avocat marseillais du principal prévenu. « J’avais mis ce système en place parce que j’avais une pression énorme au niveau de mes objectifs et que je ne voulais pas perdre de clients », a concédé son client lors de l’audience.

« Vous gardiez l’argent des clients dans un tiroir. Quel était l’intérêt pour la banque puisque l’argent n’était pas comptabilisé », s’est interrogé le Procureur de la République lors des débats. « Dans ce dossier, il n’est question que de mensonges, de trahisons et d’abus de confiance », a-t-il déclaré.

« Le plus grand scandale dans ce dossier, c’est l’attitude du Crédit Agricole qui a fait le choix d’attendre ce procès pour indemniser ces clients. Les faits sont reconnus, les montants sont établis et les victimes n’ont pas été indemnisés d’un seul euro », regrette maître Patrice Revah, l’avocat Dignois d’une des quinze parties civiles représentées lors du procès.