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Des coupes à la Forêt du Bès de Digne les Bains "pour reboiser la France"

Des coupes à la Forêt du Bès de Digne les Bains "pour reboiser la France"

ENVIRONNEMENT / La Forêt du Bès contient l'une des trois cédraies de France testées, ses graines sont utilisées partout en France pour pouvoir replanter, dans une dynamique de changement climatique. Mais pour la bonne santé des arbres, il faut procéder à des coupes ce qui suscite des interrogations

 

-Alpes de Haute-Provence-

Une forêt qui se porte bien, c’est une forêt que l’on entretient. Et celle du Bès à Digne les Bains est une véritable richesse. Au lieu-dit « Le Saumon », on peut observer des Pins Noirs ou des Cèdres de l’Atlas, plantés il y a 70 ans par des forestiers.

 

Les habitants s’inquiètent de la coupe

Mais depuis quelques semaines, des agents procèdent à des coupes. Les interrogations des habitants et des usagers se multiplient, certains s’inquiètent même. Une visite de terrain était proposée ce mercredi pour le grand public pour expliquer les enjeux de telles actions.

En France, il n’y a que trois cédraies testées, et la forêt du Bès à Digne les Bains en fait partie. Sa préservation prend donc une dimension nationale, « ses graines sont utilisées partout en France pour pouvoir replanter, dans une dynamique de changement climatique : ces cèdres ont la particularité de bien résister à la sécheresse », explique Paul Mattera, technicien forestier de l’Office National des Forêts.

Chaque année, ce sont donc des dizaines de milliers de graines qui sont récoltées à Digne les Bains « pour reboiser la France ».

Mais pour préserver cette cédraie, cela passe forcément par des coupes « afin d’aider les plus gros cèdres pour les mettre en lumière et faire en sorte qu’ils apportent plus de plants. Pour une question de pérennité également car nous avons des semis naturels qui apparaissent, il faut leur apporter de la lumière ».

 

« Faire en sorte que les petits cèdres remplacent les gros dans 60 ans »

 

C’est donc un héritage sylvicole qu’on assure ici, car ce que donne la forêt aujourd’hui, elle doit pouvoir le donner encore dans 50 voire 70 ans. Une gestion durable qui ne suscite pas que des heureux. Très fréquentée par le public, la coupe crée des inquiétudes, « on nous dit que c’est sale, qu’on laisse des branches, qu’on ne peut plus marches. Mais les arbres, pour pouvoir pousser, prélèvent des minéraux dans le sol. Des minéraux qui sont contenus dans les aiguilles et les petites branches », poursuit le technicien, qui demande donc aux exploitants de laisser ces branches au sol pour réalimenter les futurs arbres.

D’autres sont laissés, même s’ils sont morts, « ce sont des arbres biologiques, ils ont des caractéristiques pour maximiser la biodiversité ».

L'exploitation est assurée par la Société Forestière de l'Ubaye sous le contrôle de l'ONF. Le reportage de Cyrielle Cava Michard et Michel Bonnefoy : 

 

C. Cava Michard / M. Bonnefoy