Urgences bas-alpines : régulation obligatoire, « ce n’est pas un barrage à l’accès aux soins »

Urgences bas-alpines : régulation obligatoire, « ce n’est pas un barrage à l’accès aux soins »
© M. Bonnefoy/ Alpes 1

SANTÉ / À Digne les Bains et Manosque, la régulation est mise en place 24h sur 24 mais les services ne sont « pas fermés » souligne l’ARS

 

-Alpes de Haute-Provence- 


« On ne peut pas se satisfaire de cette situation ». Face à une crise qui se perle au sein des urgences de Digne les Bains, Manosque, mais aussi Sisteron, l’ARS et le Groupement Hospitalier des Territoires des Alpes de Haute-Provence ont convié la presse à une conférence. Un moyen d’expliquer la régulation mise en place depuis le début du mois, de rassurer aussi face à une situation qui se crispe. 

Une situation qui se crispe, mais pas de remèdes « magiques » selon Bertrand Biju-Duval, directeur de l’ARS 04. La seule façon de résoudre l’équation serait, selon lui, « d’inventer des urgentistes ». Mais il n’y en a pas, et cela ne touche pas que les Alpes de Haute-Provence mais tout le territoire français. 

Le GHT et l’ARS tentent donc de mettre en avant les avancées, notamment les renforts en médecins. Aux urgences de Manosque, ils étaient 7 équivalents temps plein il y a deux ans, ils sont près de 10 aujourd’hui puis seront 11 en décembre. Bien loin tout de même des 16 postes qui devraient être occupés.  A Digne les Bains, aussi, de 16 équivalents temps plein, les urgences passeront à 16,8 d’ici la fin de l’année.

En attendant, pour « soutenir les équipes », à la demande des médecins, et pour « mieux répondre aux besoins de la population », l’accès aux urgences de Manosque et de Digne est soumis à régulation 24h sur 24, jusqu’au 31 juillet. Concrètement, avant tout déplacement, il faut faire le 15. Ce n’est pas « un barrage à l’accès aux soins » pour Bertrand Biju-Duval, mais l’idée est « d’avoir le bon patient au bon endroit ».

 

« Les services ne sont jamais fermés. On peut y accéder mais sur régulation. Si vous avez besoin, vous pourrez y accéder après avoir appelé le 15 », B. Biju-Duval 

 

 

 

 

 

En composant le 15, les patients seront orientés vers la réponse de soins la plus adaptée à sa situation : dans 60% des cas, un conseil médical suffit, une consultation chez un médecin de ville, une téléconsultation, une prise en charge dans une maison médicale de garde ou l’envoi d’un transport sanitaire, si nécessaire.  

Notez que les urgences vitales, gynécologiques-obstétricales et psychiatriques continuent d'être prises en charge 24h/24 notamment avec le SMUR qui reste opérationnel.

Autre mesure qui est en train d’être mise en place : la création d’UMHP, Unités Mobiles Hospitalières Paramédicales. Elles sont sous la responsabilité du 15 et mobilisent des infirmiers par exemple pour une prise en charge ou une levée de doute. Après intervention, le 15 décide ou non d’un renfort à apporter.  

 

 

M. Bonnefoy / C. Cava Michard