-Alpes de Haute-Provence-
Affaire de la mort du petit Émile Soleil : les gardes à vue des grands-parents et de l'oncle et la tante ont donc été prolongées ce mercredi matin. L’enquête, après la disparition de ce petit garçon de 2 ans et demi en juillet 2023 dans le hameau du Haut-Vernet, s’est accélérée ces dernières semaines, et notamment le 13 mars dernier.
Un bac à fleurs saisi devant l'église du Haut-Vernet
À la tombée de la nuit, les enquêteurs se sont rendus au hameau du Haut-Vernet, ils ont saisi une jardinière se trouvant devant l’église. Cette petite chapelle Saint-Martin est en face du cimetière du village. On voit toujours parfaitement l’emplacement laissé vide par ce bac à fleurs. Sur 1m50, il ne reste plus que du terreau. Une jardinière qui servait à faire obstacle aux véhicules.
Saisie pour être analysée, les enquêteurs ont utilisé la technique du bluestar pour révéler la présence ou non de sang. Des traces ont en effet été découvertes mais à cette heure-ci, le parquet d’Aix en Provence ne confirme pas s’il s’agit de sang humain ou animal.
Enfin, un peu plus haut de cette église, dans une rue qui conduit à un cul de sac se trouve la maison secondaire de la famille Vedovini, là où le petit Émile a disparu le 8 juillet 2023. Mais ce mardi, si la gendarmerie était présente, c’était davantage pour assurer la sécurité et la quiétude du hameau, une nouvelle fois sous le feu médiatique. Car c'est en effet à la Bouilladisse que les grands parents côté maternel d’Emile Soleil ont été interpellés à 6h30.
Cette petite commune d’un peu plus de 6.000 habitants est située au nord d’Allauch. Anne et Philippe Vedovini ont dix enfants, Marie Soleil la maman d’Émile est l’aînée. L’une de ses sœurs et l’un de ses frères, tous deux majeurs, ont aussi été placés en garde à vue. Quatre membres de la même famille qui sont donc entendus depuis hier par les enquêteurs pour deux chefs : homicide volontaire et recel de cadavres.
On rappelle que les ossements de l’enfant de deux ans et demi avaient été retrouvés 8 mois après sa disparition, en mars 2024, trois jours après une reconstitution sur les lieux. Une randonneuse avait fait cette macabre découverte à 1,7 kilomètre des lieux de la disparition, une zone qui avait pourtant été fouillée en juillet 2023 mais qui pouvait être très végétalisée à l’époque, comme avait expliqué le procureur d’Aix en Provence Jean-Luc Blachon.
La personnalité du grand-père au coeur des interrogations
Ces gardes à vue sont les premières dans cette affaire, l’enquête semble se resserrer au cercle familial, même si le parquet explique qu’il s’agit de vérifications et de confrontations des éléments recueillis. La personnalité du grand-père, Philippe Vedovini, pourrait interpeller les enquêteurs. Décrit comme sévère, il était surveillant dans un pensionnat catholique du Pas-de-Calais et avait été accusé de violences sur mineurs. Il a été placé depuis sous statut de témoin assisté. Depuis la disparition de l’enfant de deux ans et demi, les grands parents se sont montrés très discrets, avant une communication le jour des obsèques de leur petit fils, le 8 février dernier. Dans une lettre envoyée à la presse, ils exprimaient leur souhait que « le temps du silence laisse place à celui de la vérité. Nous ne pouvons plus vivre sans réponses ».
A. Vallauri
