-Alpes de Haute-Provence-
Garde à vue prolongée de 24h pour les quatre membres de la famille d'Émile Soleil. Les enquêteurs vont continuer d'interroger ce mercredi Philippe et Anne Vedovini, les deux grands-parents maternels ainsi qu’un oncle et une tante du petit garçon. Les grands-parents se trouvent dans des casernes différentes des Bouches-du-Rhône. La piste familiale est désormais explorée par les enquêteurs.
Philippe et Anne Vedovini, les grands-parents maternels du petit Émile Soleil, avaient été interpellés ce mercredi vers 6h30 dans leur domicile de la Bouilladisse. Tout comme deux de leurs enfants majeurs, un oncle et une tante de l’enfant, ils été entendus pour les chefs de « homicide volontaire » et « recel de cadavres », ainsi que pour des « vérifications et des confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois ».
Que peut-il se passer durant ces dernières 24 heures de garde à vue ? Réponse avec Maître Pascal Antiq, avocat au barreau des Alpes de Haute-Provence.
Maître Antiq, que veut-dire une prolongation de garde à vue ? Une piste a-t-elle pu émerger ?
"C’est le cours normal d’une garde à vue, dans le cadre d’une affaire aussi importante que celle-là. Cette garde à vue n’arrive pas comme cela, elle a été préparée. Les enquêteurs ont beaucoup de choses à demander, des éclaircissements à avoir, ils peuvent abattre des cartes qu’ils n’ont pas abattues jusque là. C’est très méthodique, on a affaire à des enquêteurs pointilleux qui savent où ils veulent aller."
Quel est le rôle des avocats des gardés à vue ?
"Les avocats peuvent assister leurs clients, mais n’ont pas accès aux dossiers. Ils ont 30 minutes d’entretien sous confidentialité avant, c’est très court. Ensuite, ils assistent leurs clients devant les officiers de police judiciaire. Leur rôle est à mon sens, moral.
« Après ces 24 heures, il n’y a plus de possibilité de prolongation de la garde à vue. Généralement c’est là que tout peut se jouer »
Je suppose qu’hier, les quatre gardés à vue ont été entendus individuellement. En fonction des auditions et ce qu’il y a au dossier, une synthèse est faite et les enquêteurs décident s’il y a lieu de les confronter car il peut y avoir des contradictions."
Et à l’issue de cette prolongation de la garde à vue, quelles réponses ?
"Trois solutions… au bout de 48 heures, les enquêteurs n’ont pas grand-chose de plus qu’au début et les gardés à vue ressortent libres avec la possibilité d’être réentendus au fil de l’enquête. Soit ils sont présentés devant un juge d’instruction pour une mise en examen avec un interrogatoire de première comparution. Le juge leur signifie alors les chefs de la mise en examen.
Pour l’instant, ils sont placés en garde à vue pour homicide volontaire et recel de cadavres mais cela peut évoluer en coups et blessures involontaires en ayant entrainé la mort sans intention de la donner ou un assassinat, cela supposerait une préméditation. On sait que le petit Emile vient, on a alors l’idée de le supprimer pour telles ou telles raisons, je n’ose pas imaginer cette affaire là. Troisième possibilité, ils ont le statut de témoin assisté."
Que veut dire ce statut de témoin assisté ?
"Le statut de témoin assisté est celui d’un présumé innocent : il y a des indices mais pas suffisamment graves ou concordants pour une mise en examen. Cela peut être l’antichambre de la mise en examen puisque le juge d’instruction peut les reconvoquer par la suite pour les mettre en examen. Cela peut aussi ne pas évoluer, le témoin assisté reste témoin assisté et n’est pas renvoyé devant le tribunal."
C. Cava Michard