-Alpes de Haute-Provence-
Mais quelle mouche a piqué Guillaume Grima pour aller se défier dans le Yukon Arctic Ultra, la course la plus dure au monde ? 650 kilomètres, 6.000 mètres de dénivelé positif dans le Grand Nord canadien, entre Teslin et Faro, là où les températures peuvent atteindre les – 50°.
Et comme si les conditions de cette course ne suffisaient pas, les participants sont en autonomie : ils doivent tracter un pulka de 25 à 30 kgs. Quant au rythme, il faut le tenir : parti le 2 février dernier, les coureurs ont douze jours maximum pour terminer la course… s’ils la terminent.
Sur les 37 traileurs engagés cette année, il ne reste que cinq participants dont deux Français : Mathieu Blanchard, connu du grand public pour sa participation à l’émission télévisée Koh Lanta, connu des sportifs pour ses places sur les podiums de l’Ultra Trail Mont Blanc. Il est premier dans le classement et court sous dossard canadien. Un athlète qui a subi de graves difficultés respiratoires. Ce lundi, à 14h, il était à 31,5 kilomètres de la ligne d’arrivée, talonné par un Français, Guillaume Grima.
Qui est Guillaume Grima ?
Après un cursus au lycée André Honnorat à Barcelonnette, Guillaume Grima a intégré le 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins d’Annecy pendant cinq ans. C’est là qu’il développe ses compétences en survie en milieu montagnard et en gestion du froid extrême. « Les chasseurs alpins m’ont appris à repousser mes limites, à ne jamais abandonner face à l’adversité », confiait-il avant son départ.
Des limites qu’il a déjà repoussées en décidant, en 2022, de partir pour le Yukon au Canada, un territoire reculé connu pour ses hivers rigoureux. C’est aussi ici que son nom a commencé à résonner dans le cercle des amateurs de sports de montagnes extrêmes puisqu’il termine deuxième du Yukon Arctic Ultra sur la distance de 150 km en 2023. En 2025, c’est sur la version extrême qu’il a décidé de s’aligner : le 650 kilomètres.
Un nom qui va faire retentir l’Ubaye à l’internationale
L’Ubayen de 27 ans est en passe de réaliser l’exploit. Il n’est « plus » qu’à 41,1 kilomètres de l’arrivée, à l’heure de l’écriture de cet article, et rattrape son retard sur le premier. Seulement 9,6 kilomètres le séparaient donc de Mathieu Blanchard, deux amis de galère polaire désormais. C’est peu, mais c’est aussi beaucoup sur cette terre de l’extrême où il faut être vigilant aux hallucinations des derniers tronçons. Avec une vitesse moyenne de 5 kph (kilomètres par heure), pour une moyenne quotidienne parcourue de 72,6 kilomètres, il est annoncé dans la nuit de ce lundi à mardi vers 3h45 heure française.
C. Cava Michard
