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Le petit Emile inhumé ce samedi, où en est l’enquête ?

Le petit Emile inhumé ce samedi, où en est l’enquête ?

FAITS DIVERS / Une messe sera célébrée ce samedi au sein de la Basilique Sainte-Marie Madeleine avant l’inhumation au cimetière de la Bouilladisse dans les Bouches du Rhône

 

-Alpes de Haute-Provence- 

 

Il avait disparu le 8 juillet 2023 au hameau du Haut-Vernet dans les Alpes de Haute-Provence. Huit mois plus tard, des ossements d’Emile Soleil avaient été retrouvés par une randonneuse. En juin dernier, l’acte de décès du petit garçon de 2 ans et demi était signé par le maire, François Balique. Ce samedi, le corps de l'enfant sera inhumé, en toute intimité, à la Bouilladisse, son village natal, dans les Bouches du Rhône. 

 

Une messe dans le Var au sein de la Basilique Sainte-Marie Madeleine

 

C’est à 10h00 ce samedi que la messe des obsèques d’Emile sera célébrée au sein de la basilique Sainte-Marie Madeleine à Saint-Maximin la Sainte-Baume. Un lieu qui n’a pas été choisi au hasard par les parents du petit garçon, Marie et Colomban Soleil. Elle abrite les reliques de Marie Madeleine, ce qui fait d’elle le troisième tombeau de la Chrétienté.

La basilique est aussi le plus vaste édifice gothique de Provence. Elle peut donc accueillir un nombre important de personnes. « Alors que la disparition et la mort d’Emile ont ému la France entière », les parents souhaitaient que les obsèques « soient publiques et puissent réunir tous ceux qui souhaiteront être auprès d’eux » explique leur avocat, Jérôme Triomphe. « En ouvrant cette célébration le plus largement possible, Marie et Colomban Soleil souhaitent remercier tous ceux qui anonymes ou pas, les ont entourés et aidés » précise encore leur avocat.

La basilique sera ainsi ouverte dès 9h pour la famille et les proches du petit garçon. Elle sera ensuite accessible au public dès 9h30. Un registre de condoléances sera mis à disposition. Les fleurs reçues seront placées dans le chœur de la basilique. 

Puis le petit garçon sera inhumé au sein du village de la Bouilladisse. Un caveau familial avait pourtant été demandé par la famille au sein du cimetière du Vernet en novembre dernier. Seule, une concession individuelle pour Emile a été octroyée, mais une concession familiale a été refusée, en janvier dernier. Une décision incomprise par la famille, « Comme si on pouvait humainement et moralement séparer dans la mort des parents de leur enfant disparu » souligne l’avocat, Jérôme Triomphe. 

 

Si le petit garçon est inhumé ce samedi, où en est l’enquête ? 

Le 30 mars 2024, des ossements avaient été découverts par une randonneuse. Les analyses d’identification génétique avaient permis de conclure qu’il s’agissait bien de ceux de l’enfant de 2 ans et demi.

Ils se trouvaient sur un étroit chemin forestier. Une zone qui avait été arpentée par les recherches lors de la disparition de l’enfant mais qui pourrait être très végétalisée en été précisait le 2 avril 2024 le Procureur d’Aix en Provence, Jean-Luc Blachon « ce lieu peut être rejoint à pied à partir du bas du village en 25 minutes à marche d’hommes. Il ne présente pas de difficultés particulières, si ce n’est que dans la partie sous-bois, il est très pentu ».

À proximité du lieu où le crane avait été découvert, des vêtements que portaient Emile le jour de sa disparition avaient été retrouvés : un t-shirt, ses chaussures et une culotte. « Aucun traumatisme ante-mortem n’a été observé » précisait encore le Procureur. « L’aspect des os et des dépôts sur ses os, permettent d’affirmer qu’ils n’ont pas été enfouis et qu’ils ont été exposés longtemps aux variations météorologiques » ajoutait encore Jean-Luc Blachon.

Aucune piste n’était alors privilégiée par les enquêteurs pour expliquer la mort de l’enfant, « entre la chute, l’homicide involontaire ou le meurtre on ne peut pas privilégier une hypothèse » soulignait le Procureur. 

 

Des opérations de recherche « méthodiques » avec plus de 45 hectares ratissés 

Durant une dizaine de jours au début du mois d’avril 2024, les opérations de recherches « méthodiques et approfondies » du corps d’Emile avaient mobilisé une centaine de gendarmes, les enquêteurs de la cellule nationale d’enquête, deux équipes cynophiles de recherches de restes humains, des experts de l’IRCGN avec des anthropologues et un coordinateur criminel.

Une section du 2ème régiment étranger du génie spécialisée dans la fouille des sols avait également été mobilisée durant deux jours. 45,3 hectares avaient ainsi été ratissés. Des éléments corporels et effets appartenant à Emile avaient été découverts.  


Des traces d’ADN partiels, étrangères à l’enfant ou sa famille, découvertes 

Si de premiers examens ont été menés par l’IRCGN, des expertises complémentaires ont été conduites l’été dernier sur les ossements et les vêtements du garçon au sein d’un laboratoire privé d’hématologie médico-légale de Bordeaux. En novembre dernier, on apprenait que des traces d’ADN partiels avaient été découvertes lors des analyses des ossements et des vêtements du petit Emile.

Deux traces d’ADN étrangères à celles de la famille du petit garçon qui avait été découvertes, « très dégradées et « en petite quantité ». Elles pourraient toutefois résulter de contamination alors que les ossements et les vêtements de l’enfant ont été manipulés à de nombreuses reprises. Un risque qui ne peut pas être écarté.

Même si les ossements de l’enfant ont été remis à la famille, l’enquête se poursuit. Chez nos confères de RTL, Hubert Bonneau, le directeur général de la Gendarmerie nationale précisait que 20 enquêteurs sont en permanence mobilisés. 

A. Vallauri