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Des économies demandées par le gouvernement, mais où ?

Des économies demandées par le gouvernement, mais où ?

POLITIQUE / Alors que se tenait le salon des maires des Alpes de Haute-Provence ce jeudi à Manosque, les élus sont revenus sur l'annonce du gouvernement de les mettre à contribution pour redresser les comptes de l'État. Un message qui a bien du mal à passer...

 

- Alpes de Haute-Provence - 

Le salon des maires des Alpes de Haute-Provence s’est tenu ce jeudi à Manosque, en présence de David Lisnard, président de l’association des maires de France et Renaud Muselier, président de la région Sud. Avec les annonces récentes du gouvernement de devoir contribuer à l’effort budgétaire, forcément les discours ont martelé le mot « économies ». 

 

« Où va-t-on trouver cet argent ? »

Une question lancinante lors de ce salon des maires bas-alpins. L’annonce du gouvernement passe mal. Il faut redresser le pays : alors que le déficit public s’élève à 6% du PIB, les collectivités sont appelées à l’effort. 

Un effort qui coûte : 120 millions d’euros pour la Région qu’il faut trouver rapidement, alors que l’hémicycle doit débattre des orientations budgétaires la semaine prochaine. « Notre budget de fonctionnement est à 1,3 milliard d’euros. Nous aurons 10 % de prélèvements sur celui-ci. Si vous enlevez les lycées, les trains et les cars, qui pèsent 60 % de ce budget, il nous reste 40 % pour trouver 120 millions d’euros », détaille Renaud Muselier, le président de la Région Sud. 

Renaud Muselier à son arrivée au salon des maires 04 © Alpes 1 / C. Cava Michard

Un responsable qui a été clair auprès des collectivités : tout ce qui n’a pas été engagé ne sera pas fait. « Il y aura des arbitrages systématiques sur les doublons ou les projets qui sortent de nos compétences. Mais tout ce qui n’a pas été engagé ne sera pas fait ». 

 

« Un avantage ? Nous avons les JO 2030 ! »

 

La garantie d’organiser les Jeux Olympiques 2030 en région SUD, et notamment le Briançonnais, donne tout de même un « avantage » selon Renaud Muselier, « par exemple dans les Alpes, la ligne ferroviaire Marseille-Briançon devra être livrée. On devient prioritaire sur la totalité des dossiers, cela risque bien évidemment de nous aider ». 

Le département des Alpes de Haute Provence est lui aussi mis à contribution. Au moins 5 millions d’euros en moins, alors que des efforts ont déjà été faits selon la présidente Eliane Bareille, « nous avons désendetté le Département pour parvenir à une situation saine et confortable. Mais avec ce nouvel effort, il va falloir trouver des économies dans nos services ».

Pour l’heure, la responsable départementale rassure, « rien n’est remis en question auprès des collectivités à savoir les 10 millions d’euros au titre des contrats et 5 millions d’euros de fonds d’aide aux communes ». Les orientations budgétaires seront présentées ce vendredi matin lors de la plénière. 

Un regret entendu par le préfet des Alpes de Haute-Provence

Il ne faisait pas forcément bon être représentant de l’État ce jeudi, un État qui en demande encore plus aux collectivités. Comme l’expliquait Daniel Spagnou, le maire de Sisteron et président de l’AMF 04, les cotisations patronales pour les agents des collectivités vont augmenter de 4 points, « où trouver l’argent ? ». 

Marc Chappuis, préfet 04 © Alpes 1 / C. Cava Michard

Le message a été entendu par le préfet Marc Chappuis, venu assister au salon. « J’ai entendu des regrets mais aussi des messages de responsabilité. Nous avons eu à affronter des crises historiques comme le COVID, tout le monde doit accepter de faire des efforts, l’État en premier qui fera un effort les politiques publiques et les services ». Pour le moment, le Parlement entame la discussion budgétaire. 

 

David Lisnard, en défenseur des libertés locales

Un point positif annoncé lors de ce salon par David Lisnard, président national des Maires de France : le gouvernement renoncerait à revoir à la baisse l’enveloppe destinée à la présence postale. Elle devait passer de 177 millions à 50 millions, de quoi menacer les agences dans les Alpes du Sud. 

David Lisnard, président Association Maires de France © Alpes 1 / C. Cava Michard

David Lisnard était là en terrain conquis pour asséner son message : il faut laisser plus de libertés aux maires, « 41 maires démissionnent en moyenne par mois. Il faut recréer de la responsabilité locale, qu’on sorte du culte des grands ensemble et d’arrêter de penser que, quand ça vient de l’État c’est plus rationnel ». 

C. Cava Michard