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"Devenir un site de référence pour les sports de pleine nature" à Seyne-les-Alpes

"Devenir un site de référence pour les sports de pleine nature" à Seyne-les-Alpes

POLITIQUE / Après le référendum de dimanche, qui s'est conclu par le choix de la fermeture de la station du Grand Puy, le maire présente les projets pour sa commune

 

- Alpes de Haute-Provence -

Finis donc le télésiège et les canons à neige au Grand Puy : lors du référendum local dimanche, 71% des suffrages se sont exprimés pour la revente des infrastructures de cet espace. Un vote valide et effectif dès à présent : les 50% de participation nécessaire ont été atteints avec plus de 57% des électeurs qui se sont déplacés aux urnes. Ce référendum n’était pas prévu par le conseil municipal au moment de la campagne de 2020, précise le maire de la commune Laurent Pascal.

Pourquoi avoir organisé ce référendum ?

Laurent Pascal : Nous ne pouvions pas décider de l’avenir de la station sans consulter la population. Le sujet était trop important. C’est à la population d’avoir la main et de prendre la décision finale. Des raisons financières nous ont amenés à proposer ce vote. Nous avons remarqué, lors de notre arrivée en fonction en 2020, que la commune consacrait 350.000 euros à la station chaque année, soit 13% de notre budget.

On a remarqué une baisse de l’ordre de 60% de la fréquentation de la station depuis 10 ans ce qui a engendré une baisse du chiffre d’affaires. L’an dernier nous avons engrangé à peine 50.000 euros. Avec le réchauffement climatique, la neige se raréfie. C’est pourquoi avec tous ces éléments, nous avons le 22 juillet dernier pris cette décision de référendum de vente des remontées mécaniques. Elles sont jeunes, elles ont peu tourné, elles sont valorisables.

 

Quel avenir immédiat pour la station ?

En ce qui concerne les commerçants déjà, il n’y a pas de dispositif financier de transition. Il y a sur le site du Grand Puy deux socio-professionnels, un restaurateur et un loueur. Pour ce dernier c’est compliqué car il était tourné vers le ski alpin. Il y aura d’autres activités : peut-être que l’on peut travailler avec lui sur l’organisation de son offre. Le restaurateur pourra se reposer sur les futures activités proposées. Début novembre, les remontées, déjà fermées avec la fin de la saison estivale, n’ouvriront pas.

Deux phases nous attendent. La première : la définition du prix exact de toutes les remontées mécaniques. Nous souhaitons les proposer sur le marché de l’occasion aux stations de l’Ubaye notamment. Le deuxième temps : c’est la réorganisation de l’espace.

 

"On sait que cela va être difficile au début mais dans les années à venir, nous aurons de l’activité sur toute l’année et non plus sur l’été et l’hiver." L. Pascal

 

Quels sont les projets pour la commune et que va devenir désormais cet espace vide de ces skieurs et autres adeptes des sports de neige ?

Chaque année, en réalité, nous allons dégager 200.000 euros pour le budget communal. 150.000 euros vont rester pour quelques années au Grand Puy pour rembourser certaines subventions obtenues (1,5 millions sur 10 ans) et pour la réorientation des activités. Nous allons nous mettre en lien avec Provence Alpes Agglomération qui a la compétence pour les plans de nature. Nous voulons que cela devienne un site de référence pour les sports de pleine nature dans les Alpes de Haute-Provence. Il y aura toujours une activité sur le Grand Puy avec des gens qui vont venir pour randonner pour faire du trail ou de la pêche autour des retenues collinaires. On sait que cela va être difficile au début mais dans les années à venir, nous aurons de l’activité sur toute l’année et non plus sur l’été et l’hiver.

Quant aux 200.000 euros de budget communal, ils serviront pour aider les médecins qui ne sont plus que deux au lieu de trois, avant. Nous voulons aussi développer le centre aéré de la commune et enfin investir dans la plaine des sports, dans le centre-ville ou encore dans l’école. On a besoin de faire un pôle scolaire à Seyne et nous pensons que le bâti de l’ancien hôpital pourrait accueillir ce projet. Pour cela on a besoin d’autofinancement pour compléter les subventions que nous pouvons recevoir. On a besoin de développer les services aux habitants pour rendre Seyne attractif.

 

Des propos recueillis par Nino Dalbera