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Haute-Provence : le préfet surpris par l'arrêté de Patricia Granet-Brunello

Haute-Provence : le préfet surpris par l'arrêté de Patricia Granet-Brunello

POLITIQUE / Face aux difficultés des trois services d'urgences du département, Marc Chappuis a tenu une réunion cet après-midi. Il nous a accordé un entretien dans la foulée

 

- Alpes de Haute-Provence -

Dans le département il y a trois services d'urgences. Celui de Manosque connaît une crise structurelle depuis de longs mois. Le service est ouvert très rarement la nuit à tous les types d'urgence. Celui de Sisteron connaît épisodiquement les problèmes similaires. Pour ce mois d'août, le troisième service, celui de Digne-les-Bains a été contraint de mettre en place une régulation par le SAMU pour accueillir les urgences pendant au moins la moitié du mois. La goutte de trop pour Patricia Granet-Brunello qui a mis en demeure l'État mercredi, par arrêté municipal, sur le fondement de la santé publique. Un arrêté qui a surpris Marc Chappuis, le préfet des Alpes de Haute-Provence

 

Alpes 1 : Quelle a été votre réaction face à cet arrêté municipal de madame Granet-Brunello ?

Marc Chappuis : Je suis surpris. Sur le fond, on partage le souci d'un fonctionnement satisfaisant des urgences. On travaille ensemble lors de nombreuses réunions et nous connaissons les problèmes que des urgences. Cet arrêté a le mérite d'appeler à une réflexion collégiale. Mais c'est assez inhabituel de demander à l'État de payer une astreinte journalière. Tout cela prospère d'un point de vue juridique : il pourrait atterrir devant les juridictions mais je ne crois pas que ce soit très utile. Il vaut mieux se mettre autour d'une table pour améliorer le fonctionnement actuel. Car c'est ça le souci du moment, le fonctionnement des urgences. Ce n’est pas de faire des effets de tribune. On essaie de faire face à ces problèmes mais c'est très compliqué, notamment pour recruter.

 

Alpes 1 : Mais les urgences continuent d’être fermées

Marc Chappuis : D'abord je veux rassurer : dans notre département les urgences vitales sont assurées 24 h sur 24. Il y a toujours un SMUR et un hélicoptère si besoin. Lorsqu'on dit que les urgences sont fermées, ce sont pour les urgences relatives et la "bobologie", qui relève plutôt de la médecine de ville.

 

 

Alpes 1 : Vous sortez d'une réunion qui a eu lieu ce vendredi après-midi avec l'agence régionale de santé et les représentants des hôpitaux de Digne-les-Bains, Sisteron et Manosque. Qu'est-ce qui a été décidé ?

Marc Chappuis : On souhaite s'assurer que les prochaines semaines, le fonctionnement des urgences soit assuré et garantie 24 h et 24 dans tout le département. On devrait connaître moins de tensions aussi mais on ne va pas relâcher les efforts. Chaque semaine, je m'engage à publier un arrêté qui indique les services et les lieux d'urgence ouverts. Il y a aussi tout un travail d'orientation et de régulation à mener vers les maisons pluri-professionnelles de santé, vers les pharmacies, vers les maisons médicales de garde. Cela a un effet direct sur la fréquentation dans les services hospitaliers d'urgence. Et puis ce que les gens attendent, ce sont des réponses sur "où aller ?" lorsqu'ils font face à un problème médical. Pour cela il faut appeler le 15. Au bout du fil, il y a des médecins et des assistants de régulation qui orientent vers une réponse. Pour le long terme, on regarde sur comment libérer du temps médical pour l’accueil des urgences avec l’ARS et les hôpitaux.

N. Dalbera