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Alpes de Haute-Provence : comment est établi le risque feu de forêt ?

Alpes de Haute-Provence : comment est établi le risque feu de forêt ?
© SDIS 04

SÉCURITÉ / Les pompiers disposent chaque jour d’une expertise météo qui permet d’établir un risque feu de forêt. Mais les gestes de prévention sont souvent les meilleurs pour éviter tout embrasement

 

- Alpes de Haute-Provence - 

Depuis juin, dans le Service d’Incendie et de Secours des Alpes de Haute-Provence, on se tient prêt. Car avec une température qui augmente et une sécheresse qui s’installe, les feux de forêts sont plus nombreux. Chaque soir depuis plusieurs semaines, les services reçoivent un bulletin météo. « L’ensemble des expertises prend en compte un nombre de paramètres importants : les températures ou encore le vent, l’hydrométrie également », explique le colonel Sylvain Besson, directeur du SDIS 04. Des paramètres qui permettent d’établir le risque feu de forêts, allant de « faible » à « extrême », sur six zones. Une fois le risque établi, il s’agit ensuite d’adapter le dispositif de sécurité, « quand le risque augmente, nous augmentons notre présente en centre de secours de manière à intervenir le plus rapidement sur les feux naissants. Ils sont jugulables avec quelques centaines de litres d’eau. Mais si on les laisse se développer, ce sont des milliers de mètres cube et des centaines d’hectares menacés », poursuit le responsable des pompiers bas-alpins.

 

Neuf incendies sur dix dus à l’homme

Mais la « situation la plus avantageuse » reste tout de même celle que l’on évite, il faut donc prévenir la population surtout face à ce chiffre : neuf incendies sur dix sont dus à l’intervention de l’homme. « Il faut éviter bien évidemment les feux en forêts, les travaux dans son jardin, les jets de mégôts », explique le colonel Sylvain Besson. L’an dernier, 122 feux de forêts et d’espaces naturels ont impacté 190 hectares sur les Alpes de Haute-Provence. Dans l’ensemble des 21 départements de la zone Sud, près de 9 000 départs de feu ont brûlé une superficie totale de 5.761 hectares. Dix incendies ont, à eux seuls, parcouru 2381 hectares.

 

Sept idées reçus sur les feux

La faute à la forêt !
Ce ne sont pas les arbres et les résineux qui provoquent des incendies. C’est la main de l’homme, car 95% des incendies ont une origine humaine. Il n’y a pas de combustion spontanée avec la résine des pins; il n’y a pas non plus de départs de feu à cause des frottements des branches comme on peut parfois l’entendre !

Des secteurs à l’abri !
Ce n’est pas parce que le feu n’est pas passé de mémoire de résident qu’il n’a pas de probabilité de se produire. Avec le réchauffement climatique, la certitude augmente si l’on ne fait rien pour l’éviter.

Des incendies moins nombreux !
Bien que l’on enregistre depuis une vingtaine d’années une baisse des départs de feu pour les incendies de forêt, ils restent cependant à des niveaux importants proches d’une moyenne annuelle de 2500. Mais il ne faut pas oublier les feux qui se déclenchent dans l’espace périurbain et qui sont stoppés avant de menacer une forêt : ceux là sont en progression et toujours plus nombreux.

Un risque qui ne s’aggrave pas !
L’urbanisation et l’étalement urbain qui progressent, modifient la géographie des villes, des campagnes et des espaces naturels. De plus en plus de forêts sont en contact avec des quartiers en périphérie. Cela a pour conséquence un risque augmenté et une menace plus forte de départs de feux. Les bilans et les dégradations seront certainement aussi plus lourds à l’avenir.

Beaucoup de causes naturelles !
La foudre est la seule cause naturelle de départs de feu. Selon les départements, elle est à l’origine de 4 à 8% des départs. Problématique car pouvant se produire au cœur des massifs dans des secteurs sans points d’accès, elle n’occasionne cependant que de « petits » incendies en raison des conditions météo plutôt humides qui l’accompagne.

Les incendiaires, les seuls coupables !
Les mises à feu volontaires sont estimées à 40% des causes. Ils ne sont donc pas majoritaires même si ces mises à feu sont souvent provoquées lors de conditions défavorables. La vengeance ou la volonté de nuire sont les moteurs de ces personnes qui sont activement recherchées par les équipes en charge des enquêtes post incendie.

Des sapeurs pompiers toujours là !
Les maisons, camping, plages sont des nombreux points sensibles quand l’incendie se déclare et pend de l’ampleur. Mais les forces de la lutte bien que déjà forts nombreuses ne sont pas en capacité de défendre chaque maison, chaque quartier. Leurs doctrines c’est de compter sur les secteurs bien débroussaillés pour mettre en sécurité les personnes et lutter contre les développements catastrophiques de l’incendie.

C. Cava Michard