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Haute-Provence : "j'ai mouillé ma chemise sur cette affaire de prédation"

Haute-Provence : "j'ai mouillé ma chemise sur cette affaire de prédation"

AGRICULTURE / Le ministre de l'agriculture Marc Fesneau a tenu une réunion avec les élus et exploitants agricoles ce mercredi soir, en préfecture de Digne les Bains, pour revenir sur le nouveau plan loup 2024-2029

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Un ministre de l’agriculture en défense du nouveau plan loup. « Je ne suis pas venu ici pour convaincre mais pour expliquer », a lancé à l’issue de la réunion Marc Fesneau. Autour de la table en préfecture de Digne les Bains, les organisations agricoles pour débattre avec le représentant du gouvernement des 42 mesures présentées ce lundi, notamment le prélèvement de 209 canidés par an, la simplification des tirs ou encore l’étude pour réviser le statut du loup. Des « avancées » pour Marc Fesneau, « insuffisantes » pour Laurent Depieds présent ce mercredi soir. « Le compte n’y est pas, il est en dessous des attentes de la Région et des Alpes de Haute-Provence qui est le département le plus prédaté », avait réagi sur Alpes 1 en début de semaine le président de la FRSEA et de la FDSEA 04. « Rien de concret sur le statut du chien de protection, rien sur les avances que le gouvernement aurait pu payer aux éleveurs après attaque ».

 

« J’ai mouillé ma chemise », M. Fesneau

 

Tout n’y est pas, mais il y a du mieux selon le ministre de l’agriculture, « beaucoup d’éléments de transformation ». Si le membre du gouvernement reconnait que le protocole « n’est pas parfait », il marque selon lui des « avancées dans une notion d’équilibre. Pour la première fois, on va travailler sur le statut de l’espèce, revisiter la manière de dénombrer les loups, simplifier les procédures de tirs ou encore prendre en compte les pertes indirectes ». Un 5ème plan loup pour lequel Marc Fesneau dit « avoir mouillé ma chemise. C’est le premier qui dit qu’on a atteint une taille de population qui permet d’interroger le statut de l’espèce ». Notez que 400 dossiers d’indemnisations d’attaques sont toujours ouverts dans les Alpes de Haute-Provence, Marc Fesneau a annoncé le recrutement de deux agents supplémentaires pour accélérer le processus.

 

Sortir le patou du droit commun pour un statut particulier

Autre avancée selon le ministre, cette volonté de créer un statut pour le chien de protection. Cela passera par un texte législatif avec une philosophie simple, « faire en sorte qu’on ne puisse pas aller en justice lors d’une morsure dès lors qu’il n’y a pas d’erreur manifeste ou d’intentionnalité de faire mordre de la part de l’éleveur ». Il faut donc distinguer le droit commun, « vous êtes responsable quand vous avez un chien qui mord lors d’une divagation. Le chien patou divague car c’est un chien de travail. Quand il mord, il ne peut pas avoir le même statut ». La question de la formation des éleveurs pour gérer les chiens de protection ou d’avoir des filières d’élevage avec des chiens moins agressifs est aussi mise sur la table.

 

Les associations environnementales pas conviées

Une réunion qui s’est tenue sans les associations environnementales ce mercredi soir, « elles ne sont pas victimes de la prédation » a simplement expliqué Marc Fesneau, qui devait passer la nuit dans une estive bas-alpine.

 

C. Cava Michard / M. Bonnefoy