Hautes-Alpes : un projet éolien suscite la grogne dans le Haut-Buëch

ENERGIE / Ce projet, porté par une entreprise canadienne, est défendu par la municipalité de la Haute-Beaume, mais pas par ces habitants.

Hautes-Alpes - Alors qu’on pense que l’énergie durable et renouvelable met tout le monde d’accord, ce n’est pas le cas dans le Haut-Buëch. Alors qu’un projet éolien doit voir le jour en 2017, un collectif d’habitants reproche ce qu’il appelle, « le simulacre de concertation » et craint des conséquences catastrophiques pour l’environnement et les conditions de vie. 

Nom de code : Montagne d’Aureille. C’est ici, entre les communes de Montbrand et de la Haute-Beaume, que l’entreprise canadienne Boralex envisage depuis 2008, avec la communauté de communes, d’implanter entre 6 et 10 éoliennes. En 2012, Boralex a engagé les études environnementales et un accord a été trouvé avec les communes de la Haute-Beaume et de Montbrand. Ce n’est qu’en 2013 que la communication avec la population a débuté. Une concertation tardive, qui n’est pas du goût de l’association Haut-Buëch Nature. Une association qui reproche en premier lieu le manque de communication avec les habitants de la Haute-Beaume, un petit village de 17 électeurs, « dont six seulement sont habitants permanents ». « Sur ces six, quatre n’étaient pas informés du projet », poursuit l’association sur Alpes 1.

Il est question également de politique, puisqu’on reproche à la municipalité de la Haute-Beaume d’être composée par une majorité de non-résidents. « Sur neuf conseillers, seuls deux résident réellement à temps plein sur la commune ». Une municipalité qui serait également « possédée » par une famille, souvenez-vous en mars dernier lors des élections, on enregistrait dans ce petit village l’un des plus fort taux d’abstention : 42 % justement. Un collectif des « citoyens abstentionnistes » reprochait au maire en place d’être élu avec les membres de sa famille et celle de son adjoint.

La forme ne passe donc pas, mais aussi le fond. Si Boralex avance la puissance de ce projet, 16 MW, la possibilité de développement territorial et la conformité au Schéma Régional Eolien, l’association Haut-Buëch Nature ne voit pas du même œil. Elle craint la proximité des éoliennes avec les habitations, entre 1.000 et 1.300 mètres. Elle avance la destruction de l’environnement et réclame un moratoire sur ce projet. L’enquête publique doit être lancée en 2015 et la construction du parc est prévue pour 2017.