Alpes du Sud : gilets jaunes, la réponse peut-elle être européenne ?

SOCIAL / Certains pays d'Europe rejoignent le mouvement des gilets jaunes, avec des revendications bien souvent éloignées de celles françaises. Jean-François Collombier, président de la Maison de l'Europe dans les Alpes du Sud, redoute l'avènement d'extrême lors des prochaines élections

 

- Alpes du Sud - 

 

D’autres pays d’Europe vont-ils rejoindre le mouvement des gilets jaunes ? C’est la question qui se pose aujourd’hui, alors que le 30 novembre dernier, près de 300 gilets jaunes se sont rassemblés à Bruxelles pour protester contre les hausses du prix du carburant et des taxes. Certains ont aussi demandé le départ du Premier ministre. En Serbie, un leader d’un mouvement de droite nationaliste, Boško Obradović est intervenu au parlement avec un gilet jaune pour demander une baisse du prix des carburants… menaçant de manifestations comme en France.

Mais dans d’autres pays, les revendications sont bien éloignées. Par exemple, en Allemagne, un millier de personnes s’est réuni le 1er décembre dernier à Berlin en gilets jaunes contre le pacte de Marrakech. Le même jour, plus de 200 personnes sont sorties dans les rues aux Pays-Bas, à la Haye, pour s’insurger contre l’immigration « de masse ». En Italie, on voit apparaitre également des revendications anti-Europe en gilets jaunes, ou des partisans du Brexit vêtus d’un gilet en Angleterre.

 

« Ces élections européennes seront un test grandeur nature pour l’avenir de l’Europe », J.-F. Collombier

 

Si Jean-François Collombier, le président de la Maison de l’Europe dans les Alpes du Sud, voit dans ces mouvements « des revendications générales liées au problème du pouvoir d’achat et l’emploi », il reste confiant en le rôle que doit jouer l’Europe. « Ce n’est pas un échec, c’est toujours une idée d’avenir, une union porteuse de valeurs, une réponse aux problèmes de l’emploi ou au réchauffement climatique ». Un pouvoir force de frappe qui a néanmoins fait deux erreurs selon lui, « laisser penser qu’elle se construisait contre les États et qu’elle ne se soit pas plus construite avec les peuples ». Malgré tout, à six mois des élections européennes, Jean-François Collombier craint un repli sur soi « qui n’est pas la solution. Ces élections seront un test grandeur nature pour l’avenir de l’Europe ».

Retrouvez l’intégralité de l’entretien de Jean-François Collombier à 8h30 dans le Supplément.

 

C. Michard