Alpes du Sud : gilets jaunes, « le Premier ministre a annoncé des mesures fortes et d’apaisement »

POLITIQUE / Seuls deux députés LREM sur quatre, dans les Alpes du Sud, prennent la parole publiquement sur le conflit qui oppose gilets jaunes et gouvernement. Mais aucun d’eux n’avance de propositions claires sur une colère citoyenne inédite qui dure depuis près de trois semaines.

 

- Alpes du Sud -

 

Il aura fallu attendre plus de trois semaines pour connaitre quelques positions officielles et argumentées de deux des quatre députés (LREM) des Alpes du Sud sur le conflit qui oppose gilets jaunes au gouvernement. Positions défendues publiquement par le député de la 2ème circonscription des Hautes-Alpes et rapporteur général du budget, Joël Giraud et la députée de la 1ère circonscription des Alpes de Haute-Provence, Delphine Bagarry. Des prises de position tenues suite aux annonces, ce matin du Premier ministre, Édouard Philippe.

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« Le Premier ministre a annoncé des mesures fortes qu’il a lui-même qualifiées de mesures d’apaisement. »

Si le chef du gouvernement a annoncé la suspension pour une durée de six mois des mesures fiscales sur les carburants, annonçant également l’ouverture d'un « large débat » sur les impôts et les dépenses publiques, Joël Giraud, rappelle en préambule que le Premier ministre « a été clair : si la concertation qui s’ouvre aujourd’hui et pour 6 mois n’aboutit pas, cette suspension sera définitive. »

Sans parler de soutien ou de désapprobation clairs quant aux revendications des gilets jaunes, le rapporteur général du budget constate qu’il lui faudra maintenant « trouver des recettes ou des économies qui correspondent et pas seulement pour 6 mois, mais pour un an. » En effet, Joël Giraud juge que « la meilleure réponse au scepticisme face à ces mesures est de les supprimer pour l’intégralité de l’année, » sachant que les conclusions de la concertation devront faire l’objet d’un débat démocratique lors d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR) dédié à ces questions. Mais le député prévient d’ores et déjà quant à l’issue de ces débats : « on ne peut pas non plus prendre le risque de voir la France revenir en processus de déficit excessif qui conduirait à un nouveau surendettement de ce pays. »

 

 

Pour le retour à « un dialogue républicain »

Annonçant avoir rencontré, la semaine dernière, une délégation importante de gilets jaunes du Briançonnais accompagnée d’un représentant de leur coordination pour l’ensemble des Alpes du Sud, Joël Giraud estime « qu’un retour au dialogue républicain est la seule voie. » Enfin, le parlementaire « exhorte les tenants du dégagisme à la retenue, car quand tout le monde finit par dégager, c’est le chaos. »

 

« Des mesures d'urgence que je salue »

Loin des premières réactions réfractaires des gilets jaunes des Alpes du Sud face aux annonces du Premier ministre, Delphine Bagarry salue des mesures d’urgence, « qui répondent à plusieurs revendications des manifestants et qui laissent une grande place à la concertation, au dialogue, au consensus. » Mais la députée des Alpes de Haute-Provence constate pour autant « des blessures profondes » et « anciennes » dans la société française.

Alors, la parlementaire souhaite que ces annonces soient la porte ouverte à des réponses « collectives » afin de trouver « les solutions indispensables pour une transition écologique, socialement soutenables et justes et que nous pourrons ensemble trouver les moyens de mieux vivre de son travail. » Delphine Bagarry, qui dans cet objectif de retour à « la fraternité » et à « la cohésion sociale », compte « participer et organiser des débats » sur le territoire, en recevant à sa permanence « ceux qui le désirent. »

 

A.Cam