Alpes de Haute-Provence : gilets jaunes, « qu’on ne s’y trompe pas, on ne lâchera rien »

SOCIAL / À la veille de l’acte VIII, dans les Alpes de Haute-Provence le mouvement des gilets jaunes ne semble pas s’essouffler et promet de nouvelles actions.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Malgré la présence de quelques manifestants à certaines heures sur le rond-point du sénateur à Gap, autour d’un braséro, les différents fiefs des gilets jaunes dans les Hautes-Alpes sont tombés depuis la fin des démantèlements le 21 décembre dernier. En revanche, dans les Alpes de Haute-Provence la résistance s’organise encore. Et n’allez pas leur dire que le mouvement semble s’essouffler depuis que les rangs se sont clairsemés, « oui, c’est vrai nous sommes moins nombreux, mais ceux qui sont sur place ne sont pas prêts de lâcher quoi que ce soit, et la motivation ne fait que se renforcer chaque jour un peu plus », explique l’un des gilets jaunes à Manosque. Car outre Manosque, des cabanes sont toujours debout à Forcalquier, Barcelonnette, Digne-les-Bains, Sisteron quant à Peyruis les gilets jaunes se relaient chaque jour malgré le démantèlement de leurs chaumières le 19 décembre dernier.

 

Le rond-point de l’A51 à Manosque, haut lieu de résistance

Debout depuis le 17 novembre, le rond-point de l’A51 à Manosque aura balayé d’un revers la tentative de déstabilisation menée par les autorités lors du démantèlement des cabanes en bois le 17 décembre dernier. Reconstruit le soir même, le « 17 bis », comme l’on renommé les gilets jaunes de Manosque, a réinvesti le rond-point avec l’installation de 6 cabanes de planches et tipis appuyés par une caravane. Tout ou presque y est :  braséro, cuisine, salle de réunion, et même mairie où chaque jeudi soir les gilets jaunes se réunissent pour décider ensemble des actions à mener.

Le péage de l’A51 a depuis sa remise en état les lumières éteintes et les barrières levées permettant aux automobilistes de passer gratuitement.

 

Sur place ce sont près de 5.000 gilets jaunes qui se relaient, ou se sont relayés depuis le début du mouvement selon le comptage mis en place grâce au numéro inscrit sur les gilets et les fiches de présence relevées quotidiennement. Et pour les gilets jaunes rencontrés ce matin, il ne faut pas compter sur une quelconque démobilisation. Une mobilisation qui s’appuie encore sur le soutien des automobilistes dont les klaxons continuent de rythmer régulièrement les journées et les dons en nourriture des citoyens.

 

Christophe Castaner réclame la « libération définitive » des ronds-points

Le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets d’œuvrer à la libération de ces emplacements devenus des symboles du mouvement. « Pas de soucis, ça ne changera rien ! » clame un gilet jaune de Manosque « on reviendra et on reconstruira ». Des gilets jaunes qui comptent s’appuyer maintenant sur le soutien des maires. Selon Myriam, ils ne sont pas loin de 6 élus de communes limitrophes à être prêts à soutenir le mouvement, « pour preuve le maire de Manosque nous a fourni du matériel pour maintenir la propreté du rond-point. »

Les maires pourraient donc être les têtes de proue du mouvement ? C’est en tout cas le souhait de Myriam et des gilets jaunes qui l’entouraient ce matin :

Plus de rond-point à Sisteron mais une part d’un terrain privé

À la sortie de l’A51 de Sisteron Nord, les gilets jaunes poursuivent eux aussi le combat. Sur place l’ambiance se fait autour d’une tente, sur un terrain privé « comme ça ils ne pourront pas nous déloger » sourit l’un des gilets jaunes présent depuis le 17 novembre. Côté ambiance, la défiance face aux annonces du président de la République bat son plein et Gérard compte bien jouer la montre face au gouvernement :

Sisteron ce midi.

 

A.Cam