Alpes de Haute-Provence : « je rejoins le mouvement d’Emmanuel Macron », J.Tébar

POLITIQUE / Nouveau ralliement pour la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle. Joëlle Tébar, présidente de l’UDI dans le département, lassée des tractations entre son parti et la droite, jette l’éponge et s’engage avec le mouvement En Marche.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

« J’ai toujours été directe dans mes déclarations, et je n’ai plus envie d’attendre après des négociations qui n’en finissent plus. » De retour du meeting d’Emmanuel Macron ce week-end à Lyon, la présidente de l’UDI et des Centristes dans les Alpes de Haute-Provence, Joëlle Tébar, annonce sur Alpes 1 son ralliement au mouvement En Marche pour la présidentielle. « J’ai vu et entendu des hommes et des femmes de tous bords politiques qui veulent se réunir autour d’un projet (…) j’ai ressenti un raz-le-bol du peuple et moi je ne veux plus faire partie d’un système ou invariablement on attend après les décisions d’un parti politique. »

 

Un nouveau signal politique du malaise qui entoure le centre

« Un centre qui n’est plus opérationnel dans le département », constate la présidente qui avait été élue à ce poste il y a moins d’un an. Pour autant, Joëlle Tébar ne démissionnera pas et laissera le soin à son parti d’en prendre ou non la décision. « Ils ont toujours tout décidé pour une fédération qui ne fonctionne pas et mes nombreux appels téléphoniques n’ont jamais reçu de réponses », précise amèrement l’élue.

Un jugement qui ne devrait pas tarder, puisque informé de cette décision, le président du Parti Radical (parti associé à l’UDI) dans le département, Henri Couillot, compte faire part de cette annonce aux instances dirigeantes. « Une décision qui exclut de fait Joëlle Tebar d’un quelconque avenir avec le centre », précise sur Alpes 1 Henri Couillot, qui remet au passage au goût du jour une citation d’Edgar Faure, « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. » Manière d’annoncer son doute sur l’opportunité personnelle de Joëlle Tébar sur ce choix, tout en constatant qu’une partie du centre en France serait prête à une alliance avec Emmanuel Macron plutôt qu’avec Les Républicains. Une orientation qui reste cependant « minoritaire », selon Henri Couillot. « De notre côté nous avons réaffirmé notre soutien dans une motion de maintien de dialogue avec Les Républicains, à 75% lors d’un vote interne. »

 

Une réorientation politique symbole de l’effet Fillon ?

« Je serai attentive aux déclarations de François Fillon aujourd’hui, mais oui, ma décision est aussi due à cette affaire », déclare Joëlle Tébar, qui souhaite prendre ses distances dès maintenant. Mais attention, ne lui parlez pas d’opportunisme. « Je prends mes décisions avant que les choses arrivent, je ne veux pas qu’on imagine que je quitte le navire avant que le bateau coule », se défend l’élue qui annonce ne pas changer sa vision politique « centriste », tout en souhaitant aujourd’hui l’exprimer ailleurs qu’avec l’UDI.

 

Une candidature En Marche pour la 1ère circonscription ?

La candidature n’est à ce jour pas posée, mais « je réfléchis » déclare Joëlle Tébar. Une réflexion qui ne se fera pas seule, puisque c’est le mouvement En Marche, qui statue sur ses candidatures. Mais à n’en pas douter, la réflexion doit être bien avancée, puisque celle-ci était prête à se porter candidate il y a encore quelques jours sous l’étiquette UDI.

En savoir plus >>> L'invitée d'Au Bout de l'Actu : législatives, "je suis candidate remplaçante UDI", J. Tebar

Pour autant rien ne garantit qu’une candidature En Marche soit officialisée sur cette circonscription. En effet, si le mouvement d’Emmanuel Macron officialise une candidature dans le territoire, elle sera en opposition avec celle de Delphine Bagarry, candidate investie par le PS et mettrait fin à un accord tacite entre socialistes et En Marche. Un accord qui repose sur une base simple : Christophe Castaner, député sortant, reste le représentant du PS dans la 2ème circonscription pour la Fédération des Alpes de Haute-Provence, malgré son ralliement à Emmanuel Macron, dont il est l’un des porte-paroles, tout en soutenant la candidature PS dans la 1ère circonscription.

Mais tous ces accords pourraient exploser en plein vol si Solférino décide de s’opposer à la fédération locale, et surtout de faire preuve d’autorité envers un transfuge du PS vers Macron (voir précédents articles ici et ), en imposant une candidature parachutée face au député-maire de Forcalquier…

 

Joëlle Tebart sur Alpes 1 :