-Alpes de Haute-Provence-

Après avoir perdu en 2015 la Région et la présidence de département comme les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, le Parti socialiste ne compte, en PACA, plus que sur les Alpes-de-Haute-Provence pour exister au sein des collectivités locales. Devenu simple témoin de l’action politique de la droite, le PS est à la veille d’une nouvelle crise majeure si une organisation structurée ne se met pas en place pour les législatives de 2017.

Alors à la question que peut espérer le PS aux élections législatives ? Le premier secrétaire du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis répond par une mise en garde : « la législative dessinera un paysage jamais vu en France. Il n'y aura pas de communistes dans l'Assemblée, très peu d'écologistes, un groupe frontiste. Nous allons assister à une nouvelle époque. La question à gauche est de savoir si on constate les bras ballants ou si on fait en sorte qu'on ait encore un mot à dire sur l'avenir de la France. » Tout est résumé dans ce commentaire livré dans les colonnes de La Provence, et le message est clair. Si tout espoir est vain pour la présidentielle, alors le PS tentera de ne laisser aucune chance à ses adversaires, notamment au Front National, de s’installer dans les fauteuils de l’Assemblée nationale.

Alors place aux calculs électoraux et à la stratégie définie par Solferino, faisant feu de tout bois d’élus locaux déjà engagés dans la course aux législatives.

 

Face à la peur de disparaitre, on sort les parachutes dans les Alpes de Haute-Provence

Le département des Alpes de Haute-Provence, dernier fief du Parti Socialiste en PACA avec un président de conseil départemental et deux députés PS, dont un qui ne se représentera pas. Si pour la 2^ème circonscription avec le sortant Christophe Castaner l’affaire est entendue, malgré sa prise de position en marche derrière Emmanuel Macron, dans la 1^ère, un avis de tempête est annoncé.

En effet selon nos informations, alors que Delphine Bagarry, conseillère départementale (PS) est annoncée comme étant la candidate légitime du parti pour prendre la relève de Gilbert Sauvan, Elsa Di Meo, ex conseillère régional du Var et élue sacrifiée sur l’hôtel du désistement contre le FN sur la ville de Fréjus en 2014, se voit directement proposée la circonscription par un certain Jean-Louis Bianco.

Pourquoi cette idée, que semble approuver également le premier secrétaire national du Parti et le premier ministre lui-même ? « Elle fait un gros travail contre la droite et particulièrement le FN », déclare un proche de l’intéressée, « et pour faire barrage au Front National, Manuel Valls, compte sur sa personnalité. » Mais attention, à ce jour, Elsa Di Meo ne souhaite pas entrer en guerre ouverte avec les élus PS du territoire et compte bien, selon nos informations, rencontrer l’ensemble d’entre eux pour parler de cette éventualité.

 

« On soutiendra notre candidate »

Gilbert Sauvan n’a pas d’état d’âme sur ce sujet et ferme d’ores et déjà la porte. Longtemps présenté comme le dauphin de Jean-Louis Bianco, il n’en est pas moins indépendant sur cette question : « on soutiendra Delphine Bagarry, elle est notre candidate … Elsa Di Meo, si je n’ai rien contre elle, n’est pas du territoire, et la légitimité de Delphine est bien plus évidente. » Ainsi le président du département et député de la 1^ère circonscription a écrit à Jean-Christophe Cambadélis pour lui exprimer toute son opposition à ce  projet, « il m’a répondu que le parti se rangerait derrière  le choix de la fédération. » Dont acte, en tout cas à ce jour…

Quant à Delphine Bagarry, qui n’hésite pas à parler de « parachutage », elle n’envisage pas une seconde de laisser sa place, et encore moins de s’effacer derrière l’ex élue Varoise, pour s’afficher en simple suppléante. S’appuyant alors sur ses soutiens locaux, les députés Gilbert Sauvan, Christophe Castaner, Jean-Yves Roux (le sénateur), et Paola Valenti (la première secrétaire départemental PS).

Alors avis de tempête sur le PS ou simple ballon d’essai ? Interrogé sur cette question Elsa Di Meo répond simplement « que ce n’est pas le sujet pour elle à ce jour. » Mais dans le territoire la réponse au sujet est claire : « un ballon d’essai… qui explose. »