Hautes-Alpes : désaccords de formes et de fonds au Conseil municipal de Gap

POLITIQUE / Les élus ont, notamment, fortement débattu du projet de parking aérien en lieu et place du parking de Bonne.

Hautes-Alpes - La séance de ce vendredi soir a été mouvementée, tant les joutes verbales ont été nombreuses. Notons qu'elle a débuté par une intervention des Notaires des Hautes-Alpes, en colère contre la réforme des professions réglementées. Presque tous les élus, à part le camp socialiste, ont apporté leur soutien.

Le discours d'introduction du maire, Roger Didier, a été très empreint de politique nationale, voire internationale. Il a dénoncé la suppression de l'Ecotaxe par la Ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, ce qui pourrait mettre en péril le financement de la Rocade de Gap. La conseillère d'opposition, également députée PS, Karine Berger a répondu en indiquant que la ville et le Conseil général pouvait déjà débloquer leurs fonds pour débuter les travaux. Le désenclavement ferroviaire et les travaux réguliers sur la ligne des Alpes du Sud ont été des sujets très débattus. Autre sujet de discorde, la directive européenne dite "Nitrates", qui place Gap en zone vulnérables devant revoir ses méthodes d'agriculture pour moins polluer. La ville de Gap est pointé du doigt, à tord, selon le maire. Il est rejoint par l'opposition, même si Jean-Claude Eyraud (groupe GAUCHE) a demandé une réflexion générale sur les usages actuels dans l'agriculture.

L'un des point important de l'ordre du jour concernait la construction du parking de Bonne. Un projet avorté cet été, sur décision du tribunal administratif. Il s'agit donc de relancer l'appel d'offres. Mais le débat a porté sur l'utilité même de ce parking. Un projet à 4,5 millions d’euros, pour un parking aérien de 600 places. Un projet déraisonnable pour Bernard Jaussaud, conseiller municipal d’opposition PS : "Ce parking ne résout rien sur la ville de Gap, ni les problèmes de circulation, ni les problèmes des commerçants, ni le problème des émissions de gaz à effet de serre de plus en plus fortes sur notre ville. Nous allons mettre beaucoup d'argent sur ce parking de Bonne, sans même s’attaquer aux causes réelles de l'engorgement de la ville. Je pense que c'est une erreur". Bernard Jaussaud qui demande une mise à plat de l’organisation des transports publics, des parkings et du plan de circulation en ville. "La première portion de la Rocade ne résoudra pas les problèmes de circulation. Il faudra peut-être, sans doute, attendre la totalité de la Rocade. Et encore. Je pense qu'il faudrait lancer, au-delà du problème du parking de Bonne, une réflexion globale sur comment on peut imaginer notre ville dans 10-20 ans", rejoint ainsi Jean-Claude Eyraud, co-leader du Groupe d’opposition GAUCHE. Le maire de Gap, Roger Didier, a quant à lui défendu son projet : "La voiture, comme outil de déplacement, a de beaux jours devant elle. Donc, l'objectif est d'éviter un engorgement supplémentaire des rues de notre ville et de donner des solutions aux automobilistes, pour leur éviter de chercher une hypothétique place de stationnement dans l'hyper-centre". L’appel d’offres sera donc lancé, délibération votée à la majorité.