- Région PACA -
La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur veut agir « sous le sceau de la transparence et de la prévention », souligne Catherine Husson-Trochain. La présidente de la Commission de déontologie de l’hémicycle a rendu, pour la seconde année consécutive, le rapport de l’instance. Une instance qui veille à « l’impartialité et l’intégrité » des élus régionaux. Une démarche que la responsable qualifie « d’éthique et indépendante » et qui se penche notamment sur deux critères : la formation des élus et leur assiduité.
Loin des yeux, pas loin du cœur régional
Un critère des plus intéressants a été ajouté cette année, à savoir l’origine départementale des élus absents. La Commission explique ainsi identifier si la distance par rapport au lieu où se tiennent les réunions est un facteur d’absentéisme supplémentaire. En résumé, les élus alpins moins bien desservis par les réseaux routiers et ferroviaires sont-ils plus absents ? La réponse est non.
Il faut préciser que les autres territoires régionaux ont beaucoup plus de représentants que nos deux départements, des effectifs plus nombreux qui peuvent bien évidemment faire gonfler le taux d’absentéisme. Toutefois, la distance n’est pas un facteur d’absence, car les plus proches sont les plus éloignés des bancs de l’hémicycle. Ainsi, le département qui détient la palme de l’absentéisme est les Bouches-du Rhône à 39 %, suivi par les Alpes Maritimes à 25 %. Quant aux Alpes du Sud, le taux d’absentéisme se situe entre 2,7 et 4,6 % pour nos élus.
Concernant l’assiduité en général, les élus ont été moins présents l’an dernier que par rapport à 2016 : la Commission enregistre ainsi 15 % d’absences en plus. Si cela représente en moyenne moins de quatre jours par conseiller régional, avec 477 absences constatées sur les 2.700 présences requises, le taux d’absentéisme avoisine tout de même les 21 %. La Commission explique cette augmentation par le calendrier électoral fourni l’an dernier, avec plusieurs échéances.
Néanmoins, 4 absences sur 10 le sont pour des raisons personnelles ou professionnelles, 20 % pour maladie, 10 % dans l’exercice d’un autre mandat et 5 % des absences ne sont pas motivées. 14 élus sont concernés par ce dernier fait et ont donc vu leurs indemnités baisser. En tout, c’est 7.979 euros d’indemnités qui n’ont pas été versées par la Région.
Des élus de la majorité qui se forment moins que le groupe frontiste
Nos conseillers régionaux se forment-ils ? Oui, mais pas assez pour les élus issus de la majorité selon la Commission. Chaque année, la Région PACA débloque un peu plus de 430.000 euros pour que les élus se forment à leurs compétences ou à la communication.
Première conclusion : c’est surtout l’opposition qui est friande de ces sessions, à hauteur de 65 % pour le FN contre 28 % pour les membres de la majorité. Des formations qui ont principalement porté sur l’agriculture, puis l’économie, la culture, le tourisme et enfin la communication.
Autre constat : ils sont 40 % de conseillers régionaux en moins en 2017 à avoir fait la demande ou suivi une formation par rapport à 2016. Et les Hautes-Alpes ne sont pas modèles, car aucun des quatre conseillers régionaux n’a fait la demande ou suivi une formation. Contrairement aux Alpes de Haute Provence, sur les quatre élus, 5 inscriptions à une formation ont été faites, deux élus ont effectivement été formés.
C. Michard