Alpes du Sud : 100% des lycées sous vidéoprotection pour 2017 et 363.400€ de travaux de sureté dans les Alpes du Sud

ÉDUCATION / Tous les établissements de France doivent désormais se préparer à un potentiel risque d'attentat. Une demande à laquelle la région Paca répond par un investissement massif dans l’installation de vidéoprotection. Quelles sont les actions dans les Alpes du Sud ? La réponse ici.

 

-Alpes du Sud-

Dans un contexte marqué par les attentats, le président de la Région Christian Estrosi (LR) l’affirme, « les lycées sont des cibles potentielles pour les terroristes. » Ainsi, après avoir rappelé que la Région comptait 190.000 élèves, 3.500 Agents régionaux des lycées, 181 lycées publics et 118 lycées privés sous contrat d’association avec l’État, Christian Estrosi a annoncé faire de la sécurité dans les lycées une priorité. « Il n’existe pas de risque zéro mais nous voulons tout faire pour protéger ces établissements »

 

« La sécurité dans les lycées relève de l’État, pour autant la région s’implique fortement »                   

Maurice Battin, conseiller régional, délégué aux lycées et à la sécurité, rappelle que le 8 avril dernier le conseil régional avait adopté « une délibération sur la sûreté dans les lycées (…) pour la seule année 2016, 4,4 millions d’euros lui ont été consacrés. » « Et ce sont aujourd’hui 71 % des lycées qui ont fait l’objet d’un diagnostic de sécurité en région, et 90 % dans les établissements des Alpes du Sud. » Des diagnostics et une mise en œuvre qui reposent sur quatre thèmes :

La vidéoprotection :

« 242 caméras sont en cours d’installation dans la région, avec l’objectif qu’à la rentrée 2017, 100% des lycées en soient équipés », précise l’élu. Dans les Alpes de Haute-Provence, la vidéoprotection est « en cours d’installation », au lycée Alexandra David Néel de Digne-les-Bains. Dans les Hautes-Alpes, ce sont les lycées Dominique Villard et le lycée Professionnel Sévigné de Gap, qui eux aussi voient la vidéoprotection faire leur arrivée.

Un fonds régional de soutien à la vidéoprotection des communes sera instauré à destination des Maires et notamment afin d’améliorer la mise en sûreté aux abords de leurs établissements scolaires. « Enfin, un Comité régional de sécurité et de prévention de la délinquance dans les lycées sera installé à la fin du mois de septembre et permettra de coordonner nos actions avec celles de l’État et des deux académies »,

Les systèmes d’alerte intrusions :

« C’est une forte demande des chefs d’établissements, et nous nous employant à y répondre », précise Maurice Battin. C’est le chef d’établissement qui sera alors en mesure d’alerter les services de police, « nous étudions la possibilité de passer des conventions avec les communes qui disposent d’un centre de supervision urbain, afin d’être relié à un système plus vaste de contrôle », précise encore Maurice Battin.

Des travaux de sécurité :

La sûreté des bâtiments va être renforcée et une « charte de sûreté » des établissements scolaires définie. Elle doit permettre une amélioration de la construction et de la restructuration des établissements et de la gestion des flux, entrées et sorties. Le programme de travaux du plan de « mise en sûreté des lycées régionaux » va être accéléré en renforçant le niveau d’exigence de mise en sécurité. Les établissements privés sous contrats avec l’État bénéficieront d’une mise en sûreté pour ceux qui le souhaitent.

La mobilisation des agents régionaux :

« Je veux que les 3.500 agents régionaux des lycées soient les premières vigies », a déclaré Christian Estosi. Au-delà de cette vigilance,  600 chefs d’équipes et d’accueil seront formés à « des procédures de régulation des entrées, à l’utilisation de la vidéoprotection et aux exercices de confinement. »

109 médiateurs sont déjà aux abords des établissements, pour prévenir les actes de petites délinquances, mais précise l’élu « nous souhaitons aller plus loin, avec le recrutement de 33 agents supplémentaires en pérennisant des contrats jusqu’alors aidés, en contrat d’apprentissage avec une formation à la détection des premiers signes de radicalisation. » 

 

L’exercice « attentat-intrusion » mis en place dans tous les établissements

Pour prévenir le risque terroriste, tous les directeurs d’établissements scolaires devront organiser cette année au moins un exercice baptisé « attentat-intrusion ». Le but ? Apprendre aux élèves à évacuer rapidement ou bien à se confiner en attendant l'arrivée des secours. 

Pour autant, Eric Lavis, inspecteur d’académie des Alpes de Haute-Provence, précise que « la réflexion et le travail a commencé depuis novembre 2015, entre les établissements et les services de sécurité de justice et de l’État. » Un travail dans la continuité avec la dernière circulaire envoyée par les ministères de l’Éducation Nationale et de l’Intérieur. Un travail qui s’appuie également sur « les plans particuliers de mise en sécurité des établissements scolaires et des écoles » éditées en 2015.

« Attentat-intrusion », un exercice déjà réalisé l’année passée qui se déroulera de nouveau « avant l’automne », et qui sera mis en place « de façon différente en fonction de l’âge des élèves (…) par exemple pour les élèves de maternelle l’exercice sera présenté de façon ludique », précise l’inspecteur d’académie.

Les Alpes du Sud, des territoires isolés et moins soumis à des éléments d’insécurité ? Une réalité qui ne désengage pas de toutes mesures préventives pour Eric Lavis, « s’il est évident que les établissements de zone urbaine feront l’objet d’une surveillance plus rapprochée, il pourrait paraitre plus facile à un terroriste de frapper dans des zones rurales (…) nous devons donc appliquer les mêmes mesures de sécurité. »

Enseignants et professeur sont-ils qualifiés dans ces nouvelles fonctions ? « c’est une nouvelle donne, c’est vrai, mais il faut rappeler que depuis 7 ans les enseignants pour pouvoir présenter les concours de recrutement doivent disposer de la validation du brevet de prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1) », un moyen pour les enseignants d’être déjà sensibilisés, pour l’inspecteur d’académie. Eric Lavis qui précise que tout les enseignants qui n’auraient pas acquis ce brevet pourraient rentrer dans le cadre d’une formation, tout comme les élèves de 3ème qui seront également formés au PSC1.

 

363.400€ de travaux de sureté dans les établissements des Alpes du Sud

Des travaux votés en mai 2016 et qui toucheront nos deux départements :

Hautes-Alpes (102.700 euros) :

Briançon : Lycée d’Altitude, 18.000 euros (aménagement du portail d’entrée, réparation du moteur de volet CDI, réparation porte métal atelier).

Embrun : Lycée Honoré Romane, 14.400 euros (remplacement de portes).

Gap : Lycée Aristide Briand, 3.600 euros (remplacement double porte intérieur loge). Lycée Dominique Villard, 18.000 euros (réparations portes de classes). Lycée d’enseignement général, technologique et agricole des Hautes-Alpes, 18.000 euros (aménagement d’une issue de secours internat). Lycée Paul Heraud, 7.900 euros (installation portier video-motorisation portail et contôle). Lycée Sévigne 12.000 euros (motorisation portail).

Veynes : Lycée Pierre Mendes-France, 10.800 euros (modernisation de sept portes issues de secours avec pose de verrous électromagnétiques asservis à l’alarme).

 

Alpes de Haute-Provence (260.700 euros) :

Barcelonnette : Lycée André Honnorat, 15.600 euros (remplacement de portes extérieures et mise en place portail et enrobé).

Digne-les-Bains : Lycée A. Beau de Rochas, 4.600 euros (réparation porte d’entrée de l’atelier, modification télécommande). Lycée Alexandra David Neel, 22.800 euros (remis en état du mécanisme ouvrant le gymnase, modernisation du portail d’entrée des professeurs, aménagement de la sonnerie livraison). Lycée Pierre-Gilles De Gennes, 4.800 euros (installation d’un visiophone de l’infirmerie de l’internat).

Manosque : Lycée Felix Esclangon, 42.000 euros (mise en place d’une grille escalier du Bat B au dernier étage, installation d’une clôture derrière le gymnase et le Bat C). Lycée Les Iscles, 6.000 euros (sécurisation des portes fenêtre de salle de cours au rez-de-chaussée, mise en place de portillon à coté du décrochage) . Lycée international, 138.800 euros (mise en sécurité).

Sisteron : Lycée Paul Arène, 10.200 euros (remplacement ou révisions de portes coupe-feu, installation d’un visiophone sur le portail de livraison et loge). Erea de Haute-Provence, 15.900 euros (installation d’une clôture autour du l’établissement).