Région PACA : C.Estrosi élu président de la région, son parcours, son discours, ses axes

POLITIQUE / Élu sans surprise à la majorité, Christian Estrosi, a pris place pour délivrer son discours à l’Assemblée Régionale.


Photo : Christian Estrosi entouré de son 1er vice-président, Renaud Muselier et sa 2eme vice-présidente, Chantal Eymeoud. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT. AFP)

-Région PACA-


A 60 ans, Christian Estrosi est élu ce vendredi à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur sous l’étiquette Les Républicains–UDI–Modem. C’est le doyen de l’assemblée Jean-Pierre Daugreilh (FN), qui a annoncé un score de 82 voix pour Christian Estrosi contre 42 à Marion Maréchal-Le Pen (FN), soit un total de 124 voix alors que le conseil régional ne comporte que 123 élus, une petite erreur qui n’aura pas remis en cause le scrutin.

11h20 : Christian Estrosi, Les Républicains-MoDem-UDI, est élu dès le 1er tour du scrutin à 81 voix pour lui, contre 42 pour Marion Maréchal le Pen, pour le FN

11h24 : Michel Vauzelle, ancien président de la région PACA, remet l’écharpe de président de la région à Christian Estrosi. « Je suis heureux que ce pouvoir me vienne de tes mains », lui a lancé Estrosi

11h35 : début du discours d’investiture du nouveau président sous le signe de l’anaphore, « nous gagnerons la bataille de l’emploi. »

Dans son discours d’intronisation, Christian Estrosi a, une nouvelle fois, salué ses adversaires de gauche qui ont aidé à son élection en se retirant, et a appelé « toutes les femmes et les hommes qui soutenaient leur projet, à se rassembler derrière les mêmes idéaux républicains». Le nouveau président de PACA a confirmé son intention de créer un « conseil territorial » consultatif, « où pourrons s’exprimer ceux qui ne siègent pas » et un « conseil des sages », réunissant les anciens présidents de région : Michel Vauzelle, Jean-Claude Gaudin et Michel Pezet.


« Une terre ou la création artistique sera encouragée et la créativité d’expression respectée ». C.Estrosi.


« Nos cultures, nos racines que j’ai devoir de préserver »

« Notre région, ce n’est pas seulement une histoire et un peuple que j’ai devoir de protéger » a rappelé le nouveau président, citant pêle-mêle Frédéric Mistral, Jean Giono, Adolphe Tiers, George Clémenceau, Jean Drouot-L'Hermine … et aussi « la Niçoise Simone Veil ».


« C’est en me fondant sur ses deux millénaires d’histoire, sur son peuple magnifique et sur sa géographie incomparable que nous devrons bâtir demain ». C.Estrosi.


« Le président de la bataille pour l’emploi »

« Le développement économique, sur l’innovation (…) toutes les mesures que nous engagerons iront dans le sens du service de l’économie et de l’emploi » annonce Christian Estrosi. « Nous gagnerons la bataille pour l’emploi en favorisant l’investissement sur le fonctionnement, en réalisant 25% d’économie sur les frais de fonctionnement afin d’augmenter notre capacité d’investissement, afin de réaliser de grands projets structurants. » Parmi les annonces, le nouveau président s’engage à baisser la part de fiscalité qui incombe à la région, sans précision supplémentaire sur le taux de cette baisse, assurant le soutien de la région aux communes « les plus reculées ». Il sera également mis en place un principe de « bonne gestion » aux communes sous forme de « bonus » aux subventions accordé par la région, pour celles qui s’engagent à ne pas augmenter leur fiscalité durant le mandat.


« Conforter l’économie du tourisme »

En définissant un schéma régional du tourisme, Christian Estrosi souhaite fédérer les structures départementales existantes afin de promouvoir les trois marques, « Provence-Alpes-Côte d’ Azur ». « Nous ne sommes pas la Californie, mais si vous saviez combien la Californie aimerait s’appeler Provence-Alpes-Côte-D’azur », lance-t-il, en écho à l’un de ses thèmes de campagne, à savoir faire de la région la Californie Européenne. Appelant à y développer les activités sur l’ensemble de l’année, « montagne, ruralité, littoral », assurant de son soutien aux stations dans le développement et la modernisation.

 

« Des filière d’excellences »

En développent des « filières d’excellence » à travers « douze opérations d’intérêt régional », en lien avec les collectivités territoriales et qui toucheront à « l’aéronautique, l’agriculture, la défense, le numérique, les biotechnologies ».


« Faire de la région la première start-up d’Europe ». C.Estrosi


Les filières industrielles font elles aussi partie du challenge que se fixe Christian Estrosi, pour développer les « start-up, les incubateurs, les pépinières d’entreprises, et les petites et moyennes entreprises. »


La croissance verte

«  Elle devra être un levier  pour rationaliser nos politiques publiques en matière d’énergie, de gestion des déchets et de la biodiversité », annonce Christian Estrosi souhaitant s’appuyer sur la loi de transition énergétique et profiter de la diversité géographique et climatique du territoire pour développer l’économie verte.


« L’écologie n’est pas l’ennemie de l’économie (…) la croissance verte au service de la croissance de l’innovation et de l’emploi» C.Estrosi


Parmi les annonces, on retrouve également la création d’un guichet unique pour les entreprises,  « pour faciliter leurs démarches et leurs investissements (…) avec une instruction des dossiers en 15 jours et déblocage des fonds en un mois »,  la mise en place d’un « small business act régional », afin que la commande publique soutienne les entreprises locales. Le « fond d’investissement pour les entreprises de la région », sera lui aussi mis en place pour « toutes les entreprises, quelles que soit leur taille ou leurs origines ». De nombreux leviers qui seront mis en place en coordination avec l’ensemble des chambres consulaires et le CESER (Conseil économique, social et environnemental régional) qui seront réunis à l’hôtel de région dès ce lundi, a annoncé Christian Estrosi. Des actions qui devront être coordonnées avec les collectivités locales.


« Consolider le plan État-Région »

Christian Estrosi veut rapidement rencontrer le Premier Ministre afin de consolider le plan État-Région et notamment le volet infrastructure, avec la nomination d’un rapporteur général en lien avec les territoires pour « répondre à toutes les demandes » et « assurer l’équité de chacun


La SNCF, et la renégociation du contrat avec la région

À l’agenda est également prévu un rendez-vous avec Guillaume Pepy, président de la SNCF, afin « de renégocier la convention d’exploitation des TER, et imposer à la société des conditions plus drastiques sur la ponctualité et la régularité des trains. »


« Je serai le président qui renforcera votre sécurité ». C.Estrosi

Le sujet des transports auquel a associé, Christian Estrosi,  la sécurité et la mise en place d’un agenda pour le déploiement de portique de sécurité dans les gares. Ainsi que l’extension de la police régionale des transports, vidéo-protection dans les gares et aux abords des lycées.


Lancement de la conférence régionale permanente pour la culture

Le nouveau président aura également dans son discours pris un instant pour rassurer le monde culturel : « que les acteurs culturels, les projets, la liberté de création soient des éléments fondamentaux de la région (…) ils seront encouragés dans une liberté d’expression respectée

Retrouvez l’intégralité de son discours en cliquant ici.


Cumul des mandats ?

Conséquence de la loi sur le cumul des mandats, Christian Estrosi devra abandonner ses fonctions de maire de Nice et de député des Alpes-Maritimes. Tout en ayant assuré dans une interview à Nice-Matin qu'il ne tentera pas sa chance à l'élection des Républicains en vue de la présidentielle, et qu’il ne quittera pas non plus ses fonctions en cas de victoire de la droite aux présidentielles de 2017.



Christian Estrosi, 40 ans d’un parcours politique :

Petit fils de forain d’origine italienne, né en 1955, il est fils unique. Après avoir raté son bac en 1973, il arrêtera ses études et se lancera dans les courses moto, dont il remportera son premier titre de champion de France de 750cm3 en 1976 avant d’arrêter la compétition en 1983.



En 1988, date à laquelle il se lance en politique, le « motodidacte » est né. Il sera élu député de la 5ème circonscription des Alpes-Maritimes, Nice-Montagne et devient le benjamin de l’Assemblée nationale avant d’être réélu jusqu’en 2012.

En 1992, c’est en tant que vice-président de la région PACA qu’il siègera aux cotés de Jean-Claude Gaudin, alors président de région.

2003 : à la suite de la démission de Charles Ginésy, Christian Estrosi est élu président du conseil général des Alpes-Maritimes, avant d’être réélu en 2004 et 2008, date à laquelle il démissionnera pour cause de cumul des mandats, étant également maire de Nice.

2007 : Jacques Chirac l’appelle à Paris pour intégrer le gouvernement de Dominique de Villepin comme Ministre délégué à l’Aménagement du territoire auprès du Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy.

2008 : Nicolas Sarkozy est élu président de la République et nomme Christian Estrosi Secrétaire d’État en charge de l’Outre-Mer au sein du gouvernement Fillon. C’est cette même année qu’il sera élu maire de Nice.

2009 : Le gouvernement Fillon II est né, et Christian Estrosi est nommé Ministre de l’Industrie auprès de Christine Lagarde.

2012 : Il est élu président de la métropole Nice-Côte-d'Azur

18 déc. 15 : Il sort vainqueur du second tour des élections régionales PACA, grâce au report des voix de gauche, et bat Marion Maréchal-Le Pen (FN), succédant à 18 ans de mandature portée par le socialiste Michel Vauzelle.




Un parcours politique du RPR à Les Républicains :

1988 : membre du bureau politique du RPR.

1989-2002 : secrétaire départemental de la fédération RPR des Alpes-Maritimes.

1992-1993 : délégué national du RPR, chargé de la Sécurité civile.

1999-2001 : délégué national du RPR, chargé des Sports.

2001-2002 : délégué national du RPR, chargé de l’Animation.

2002-2005 : conseiller politique de l'UMP.

2004-2005 : secrétaire national de l'UMP, chargé des Fédérations.

2008-2009 : secrétaire général adjoint de l'UMP.

Depuis 2002 : président départemental de la fédération UMP des Alpes-Maritimes.

Depuis 2009 : conseiller politique de l'UMP.

Janvier 2013 - 15 juin 2014 : vice-président de l'UMP.

Depuis le 4 décembre 2014 : président de la commission nationale d'investitures.