Région : plan loup, « les associations environnementales sont complètement dogmatiques »

Région : plan loup, « les associations environnementales sont complètement dogmatiques »

AGRICULTURE / Ce sont les mots de Laurent Depieds, président de la FRSEA et de la FDSEA 04 au lendemain de la présentation du plan national loup

 

- Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - 

 

Il sera au rendez-vous ce mercredi, en préfecture de Digne les Bains, alors qu’on annonce la venue de Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture. Laurent Depieds ne mâche pas ses mots au lendemain de la présentation du plan national loup 2024-2029, « le compte n’y est pas, il est en dessous des attentes de la Région et des Alpes de Haute-Provence qui est le département le plus prédaté », réagit le président de la FRSEA et de la FDSEA 04.

 

« Il y a les mots d’amour, et les preuves d’amour », L. Depieds

 

Pourtant, le soutien au monde de l’élevage s’est succédé ces dernières semaines. Au début du mois de septembre, la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen jugeait le loup comme un danger pour les troupeaux et l’homme et ouvrait la consultation aux données locales pour estimer s’il fallait revoir le statut du loup. Une reconnaissance confirmée en France avec Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture qui estimait que les loups étaient « dorénavant protégés, ce sont maintenant les éleveurs et leurs activités qui sont désormais en danger ». Des « mots d’amour » pour Laurent Depieds, qui demande aujourd’hui des preuves d’amour. Preuves qu’il n’observe pas dans le nouveau plan loup, « rien de concret sur le statut du chien de protection, rien sur les avances qu’on aurait pu payer aux éleveurs ». Pour rappel, les mesures de protection sont financées « sur un plafond. Les agriculteurs font l’avance de 80 %, ensuite remboursés. Mais il y a toujours 20 % à leur charge soit environ 4.000 euros par exploitation. On pensait que cette détresse humaine serait prise en compte mais le quotidien des éleveurs n’est pas amélioré ».

 

Des associations environnementales vent debout contre le déclassement du loup, du « dogmatisme » pour le président de la FRSEA

Alors que plusieurs associations environnementales ont quitté la table des discussions ce lundi, lors de la présentation depuis Lyon du plan loup après l’annonce d’une étude sur le déclassement du loup d’espèce strictement protégée, Laurent Depieds qualifie leur posture de « dogmatique, elles ne sont pas dans un niveau de  réalité justifiée. Nous ne sommes pas pour l’éradication du loup mais pour son déclassement dans la directive Habitats d’espèce strictement protégée à espèce protégée. Il faut protéger les troupeaux et éduquer le loup ».

Des mots que le président de la FRSEA compte bien échanger ce mercredi avec Marc Fesneau. Le ministre de l’agriculture doit arriver à 18h10 en préfecture de Digne les Bains avant une table ronde sur la prédation lupine avec les organisations professionnelles agricoles et les élus.

 

C. Cava Michard