Alpes du Sud : trop de patients aux urgences et des soignants à la peine

SANTÉ / Une situation amplifiée avec la fermeture des urgences de Manosque la nuit

 

- Alpes du Sud -

 

Trop de patients aux urgences et des soignants à la peine. Selon le Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud, cet afflux de patients est lié à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le territoire est soumis « à une forte saisonnalité ». Elle touche les quatre services d’urgence : Gap, Sisteron, Embrun et Briançon avec « 40 à 50% de passage en plus ». Une situation amplifiée par la fermeture des urgences de Manosque la nuit. Depuis le début de l’année, le service se retrouve porte close de façon récurrente. C’est pire avec la saison estivale puisque les urgences n’ont jamais pu ouvrir la nuit depuis le 1er juillet dernier. Ainsi, le CHICAS constate une fréquentation de + 4% pour les urgences de Gap entre juin 2021 et juin 2022, et de + 20% pour les urgences de Sisteron pour avril, mai, et juin derniers par rapport à la même période, il y a un an. Mais le CHICAS pointe aussi « une méconnaissance des touristes sur l’offre de soins ». Un message qui n’est pas sans rappeler celui de l’ARS et sa dernière campagne de communication, « les urgences sont réservées aux cas les plus graves ». 

 

« La population touristique est souvent démunie donc le premier recours est de se présenter aux urgences les plus proches », P. Visintini

 

 

Le Docteur Pierre Visintini, chef du pôle Soins Critiques du CHICAS et directeur du SAMU 05 rappelle les différents recours que les patients peuvent avoir .

 

 

Un système de soins qui craque ?

Quant à la question des effectifs, Pierre Visintini tient à souligner qu’il est compliqué d’avoir plus moyens face à un « système à bout de souffle ». « Il y a une crise des urgences mais de manière générale de l’hôpital en France. Il y a une réelle désaffection de l’hôpital de la part des soignants. La question qu’il faut se poser, c’est pourquoi ? » indique sur Alpes 1 le chef de services des urgences du CHICAS et directeur du SAMU 05, qui ajoute, « l’hôpital a subi depuis une dizaine d’années, un nombre important de pressions et de restructurations qui nous ont fortement impactés et ont conduit à ces départs ».

 

« Chacun effectue parfois jusqu’à 80h dans la semaine aux urgences. Dans une période de forte activité, c’est difficile à imaginer à quel point ça peut être impactant », P. Visintini


 

 

Il en appelle à la solidarité des citoyens pour préserver les soignants « en évitant d’aller aux urgence » si ce n’est pas nécessaire. Notez que le site de l’ARS recense les structures d’exercice coordonné et les maisons médicales de garde du territoire.

 

A. Vallauri