Alpes du Sud : gel, a t-on évité le pire ?

AGRICULTURE / Les prochaines heures seront fatidiques pour les récoltes des agriculteurs des Alpes du Sud. Ils ont bataillé ces derniers jours pour éviter le gel

 

- Alpes du Sud - 

 

Les agriculteurs, sur le pied de guerre ces derniers jours pour lutter contre le gel. On a voulu éviter le scénario de l’an dernier, où les récoltes avaient été décimées par des températures négatives, « la pire catastrophe agronomique du siècle » selon Julien Denormandie, le ministre de l’agriculture interrogé à l’époque. Tout ce week-end, chaque exploitant a usé de recours exceptionnels : bougies en paraffine, tours antigel, aspersion… ils se sont battus contre le gel.

 

Le scénario de l’an dernier évité ?

Pour l’heure, on semble avoir évité le pire mais ces prochaines heures seront aussi fatidiques. « L’an dernier avait été catastrophique, mais la gelée a lieu une 10aine de jours plus tôt avec des arbres qui ont 2-3 jours de retard », explique Éric Lions, président de la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes. Le stade de floraison est donc décalé, ce qui peut aider à sauver la future récolte, malgré les -1° à -7° enregistrés par certains endroits.

 

« Sécheresse… gel… les cieux ne sont pas avec nous », F. Esmiol

Du côté des Alpes de Haute-Provence, arboriculteurs et viticulteurs ont lutté aussi pour ne pas perdre leur récolte. Ils se disent aujourd’hui fatigués, las d’avoir la boule au ventre de produire pour perdre à nouveau, « certains ont perdu entre 60 et 70 % de leurs récoltes l’an dernier. À force les trésoreries ne suivent plus et on note un découragement », explique à Alpes 1 Frédéric Esmiol, président de la Chambre d’agriculture des Alpes de Haute-Provence.

 

Une assurance récolte mise en place dès l’an prochain

Aujourd’hui, le nombre d’agriculteurs qui bénéficient d’une assurance récolte est très faible en France : seulement 30 % des surfaces en grandes cultures, 6 % en arboriculture et 1 % en prairies. Emmanuel Macron avait annoncé en septembre dernier, lors de sa visite sur « Les Terres de Jim » à Corbières, un nouveau régime universel d’indemnisation du risque climatique. Il permettra dès l’an prochain à tous les agriculteurs, assurés ou non, de bénéficier de l’intervention de l’État en cas d’aléas exceptionnels. L’assurance multirisque climatique sera aussi rendue plus attractive pour qu’elle soit généralisée. Ce sont 600 millions d’euros de l’État qui seront débloqués chaque année.

 

C. Cava Michard